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Ghislaine Dunant - Un amour infini

La rencontre inattendue de Louise et Nathan : un amour infini à Tenerife qui défie le temps et l'altérité.
Publié le 03/11/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du festival "Le Livre sur le Place" à Nancy, Ghislaine Dunant vous présente son ouvrage "Un amour infini" aux éditions Albin Michel. Rentrée littéraire automne 2025.
Ghislaine Dunant dévoile ici les coulisses de l'écriture de son romani, une œuvre de fiction qui explore la rencontre entre deux êtres que tout oppose. Le roman débute par l'image d'un dîner imminent entre un homme et une femme qui ne se connaissent pas. Louise, scientifique et mère de famille de 44 ans, a toujours vécu en France. Nathan, environ 54 ans, est un exilé d'Europe vivant aux États-Unis depuis la guerre. Leurs vies sont installées mais radicalement différentes. Leur rencontre, purement fictive, se déroule sur trois jours, d'abord au Maroc, puis sur l'île de Tenerife. L'autrice explique le choix crucial du temps présent pour la narration, une décision prise après plusieurs années et diverses versions rédigées au passé.

Ce choix stylistique vise à introduire le lecteur dans la "présence" de l'histoire, conférant au récit une vertu d'ouverture, car "tout peut arriver" contrairement à un récit clos par le passé. Ce présent sert également une narration sensuelle et sensitive, permettant au lecteur de se sentir immergé dans la situation, la lumière et la perception des paysages qui métamorphosent surtout Louise. Le cadre temporel de 1964 contribue à l'atmosphère de ralentissement du temps souhaitée par Ghislaine Dunant. C'est une "ligne mélodique" du livre : prendre le temps de regarder et de découvrir l'autre.

Une seconde ligne directrice fondamentale est la nécessité de l'altérité. Dans un monde d'immédiateté et d'hostilité, le roman offre une réflexion sur l'ouverture à l'étranger, à l'exilé, à la différence immense entre les deux personnages. À travers l'échange de leurs histoires et la remontée de leurs souvenirs intérieurs, le lecteur accède à une observation approfondie de l'altérité. L'adjectif "infini" du titre prend son sens dans la métamorphose profonde que cette rencontre entraîne chez Louise et Nathan. Pour Nathan, cette rencontre fait resurgir de son inconscient des souvenirs de son passé d'exilé.

En écoutant le secret et le mystère de Louise, il renoue avec des souvenirs d'enfance en Hongrie, revoit le visage de sa mère. Lui qui avait juré de ne jamais revenir sur le vieux continent réalise un changement intérieur fort. Pour Louise, l'événement "dissout la vie ordinaire". La lumière du plateau volcanique, sa marche, la présence de Nathan engendrent une transformation intérieure durable, au-delà des trois jours.

L'autrice souligne que "Nathan va vivre en elle." Nathan, scientifique, conceptualise cet événement. Pour lui, la rencontre avec Louise s'est imposée, "faisant écrouler la théorie" comme le ferait une découverte inattendue en science. Il la nomme d'ailleurs "le hasard Louise", ce phénomène qui a complètement ouvert sa vie et son être. Si Nathan devait repartir aux États-Unis, il emporterait l'inouï de cette expérience. L'autrice conclut que la durée de cet amour est intérieure et que c'est là que réside l'infini.
Bibliographie