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Guéorgui Gospodinov - Le jardinier et la mort

Comment dire à son père l'amour qu'on lui porte, et transformer la perte en mémoire vive ?
Publié le 26/11/2025
Guéorgui Gospodinov vous présente son ouvrage "Le jardinier et la mort" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire automne 2025.
Guéorgui Gospodinov aborde les thèmes centraux de son roman "Le jardinier et la mort", un ouvrage qui, loin de se concentrer exclusivement sur le deuil, se veut avant tout une célébration de la vie et des dernières minutes partagées avec son père. L'auteur décrit cette œuvre comme une lettre où il a cherché à condenser la chaleur de ces instants ultimes, tout en s'efforçant de ne pas masquer la réalité de la finitude.

La discussion met en lumière le caractère intime et universel de ce récit filial. L'auteur souligne l'importance d'une approche historique, en précisant que cette "lettre" est aussi celle d'un fils qui s'inscrit dans un contexte historique. Le père, un homme qui a connu la Bulgarie communiste et l'effondrement du régime, devient ainsi une figure incarnant une mémoire collective, au-delà de la sphère privée.

Un point saillant de l'échange concerne la thématique de la vie face à la mort. Guéorgui Gospodinov insiste sur le fait que l'essentiel réside dans le processus de la vie, "l'intraînement des choses qui évoluent, qui se font ensuite" (00:02:15.00). Il y a une dimension profondément humaine et presque philosophique dans la manière dont le père, le "jardinier", affronte sa propre fin. Pour l'auteur, le père "connaît le plus" la vie et la mort, manifestant une humanité supérieure, une capacité à "se omire sans se omire" (00:02:15.00).

Le roman est également une réflexion sur la création de la mémoire. Le père et son jardinage sont étroitement liés à l'acte d'écrire, le jardin étant une sorte de "roman" pour le père. Le lien entre l'écrivain (le fils) et le jardinier (le père) est la construction d'une mémoire tangible et durable. Les simples gestes de la vie du père, comme les "chalets" (légumes/fruits) qu'il a cultivés, deviennent des ancrages mémoriels. Le père continue d'exister dans la mémoire de la ville et, surtout, dans la mémoire de cette lettre, de ce livre. Le roman explore ainsi comment l'amour, la perte et le souvenir se transmettent et s'inscrivent dans le temps et l'espace.
Bibliographie