Ilaria Gaspari - Une rumeur dans le vent

L'histoire se déroule à Rome dans les années 1980 et met en scène Barbara, une jeune femme en panne d'inspiration pour sa thèse de philosophie. Elle trouve un emploi dans une mystérieuse boutique de vêtements pour femmes, tenue par une certaine Mariefance. Rapidement, des bruits courent sur ce magasin, et la rumeur, tel un vent destructeur, va briser la vie de tous ceux qui en sont proches.

Ilaria Gaspari s'intéresse à la rumeur en tant que phénomène psychologique et social. Elle cite à ce titre l'air de "La Calunnia" dans Le Barbier de Séville de Rossini : la calomnie est comme un petit vent, d'abord insignifiant, mais dont les conséquences peuvent être désastreuses. En tant que philosophe de formation, elle se passionne pour la manière dont les rumeurs réveillent la peur et ébranlent les relations humaines. Elle explique s'être inspirée du travail du sociologue Edgar Morin, qui a mené une enquête sur la rumeur d'Orléans. Ce fait historique a servi de base pour son roman.

La romancière explique son choix de la fiction plutôt que de l'essai, un format qui lui a permis d'explorer les émotions et les réactions psychologiques des personnages face à la rumeur. Elle a délibérément choisi de situer son récit dans les années 1980, une époque où les rumeurs se propageaient par des canaux analogiques (lettres anonymes, billets), et non par les réseaux sociaux. Ce recul temporel permet au lecteur de mieux comprendre le mécanisme de la rumeur et de le transposer à l'ère numérique, où elle se diffuse à une vitesse et avec une ampleur sans précédent.

En somme, "Une rumeur dans le vent" est une exploration subtile de la relation entre l'apparence et la réalité, un thème que l'autrice a découvert en travaillant dans un showroom de mode, et qui se trouve au cœur du roman. En créant ce récit d'époque, Ilaria Gaspari invite le lecteur à réfléchir à la puissance des rumeurs, d'hier à aujourd'hui, et aux mécanismes insidieux qui les mettent en mouvement.