Le roman suit l'histoire de quatre amis qui, après avoir abandonné leur groupe de hard rock dans les années 90, se retrouvent 25 ans plus tard. N'ayant pas réussi à vivre le "rêve américain", ils se voient offrir une nouvelle chance de monter sur scène et de réaliser la tournée qu'ils auraient dû faire à 18 ans, sillonnant les petites routes et les bars miteux de l'Amérique profonde. L'auteur s'est inspiré de ses trois années de vie aux États-Unis pour créer ce récit. Il a voyagé hors des sentiers battus, découvrant une Amérique qui l'a marqué.
Bien que le livre soit situé pendant l'élection de Donald Trump, l'auteur insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un roman politique. Il s'intéresse plutôt aux mécanismes de fond et aux tendances de long terme, comme l'hypocrisie du "rêve américain". Les opportunités sont souvent déterminées par l'origine sociale, un phénomène qui précède l'ère Trump. Pour lui, la colère sourde des jeunes à la frontière entre la classe moyenne et la pauvreté n'est pas un phénomène nouveau, mais une résignation qui existait déjà dans les années 80. Jean Michelin, lui-même musicien et amateur de rock et de métal, a souhaité explorer l'imagerie et l'esthétique qui entourent ces genres musicaux.
Le titre, "Nous les moches", fait écho au premier album de Metallica, où l'on voit des musiciens adolescents irsutes, exprimant leur colère et leur laideur à travers une musique puissante. Le roman se concentre sur les relations entre les membres du groupe, en particulier le batteur et le bassiste, ces « ouvriers » de la musique, souvent moins visibles que les guitaristes solistes. Il explore la fraternité qui unit ces musiciens, ainsi que la hiérarchie tacite qui peut exister au sein d'un groupe, une micro-société qui reflète les dynamiques plus larges de la société américaine.