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Julien Delmaire - La joie de l'ennemi

Thriller psychologique au cœur d'un Ouest américain réinventé : le récit d'une mémoire fragmentée par l'addiction.
Publié le 17/11/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du festival "Les Correspondances de Manosque", Julien Delmaire vous présente son ouvrage "La joie de l'ennemi" aux éditions Grasset. Rentrée littéraire automne 2025.
Julien Delmaire présente "La joie de l'ennemi", l'histoire de Jeffrey, un homme solitaire et reclus vivant sur une colline, coupé du monde et rongé par les addictions qui le rendent asocial. Il entretient une amitié fidèle avec Seymour, un cow-boy noir, mais il est surtout hanté par le souvenir de son amour perdu, Katheline, qui l'a quitté à cause de ses dépendances.

L'intrigue bascule lorsque Jeffrey, dans un état de haute paranoïa alimenté par les drogues et une mémoire fragmentée, se demande s'il n'aurait pas tué Katheline. Incapable de distinguer le réel du fantasme, il se lance dans une enquête personnelle, traquant les indices pour déterminer s'il est ou non coupable de ce crime.

Le roman se développe comme un western mental : bien que le décor intègre des éléments du genre (chevaux, grands paysages), l'essentiel de l'aventure et de la tension se déroule dans la psyché malade du personnage principal. L'auteur a souhaité jouer avec les codes du western pour en faire un récit plus intérieur, infusé par la musique country et la mélancolie douloureuse de figures comme Townes Van Zandt, apportant une haute sensibilité à un univers sombre, violent et masculin.

Le personnage de Katheline est central. Elle représente l'amour perdu et regretté, une brûlure réconfortante pour Jeffrey. Dans un roman concentré sur des figures masculines qui refoulent leurs affects et leurs failles, elle permet au héros d'avouer progressivement ses sentiments et sa faiblesse. Son nom porte d'ailleurs une double ambiguïté, car "Katheline" est aussi le titre d'une chanson de Townes Van Zandt, et le terme désigne l'héroïne (la drogue) en argot américain. Katheline est donc à la fois une femme concrète, une figure mythologique et un réconfort narcotique pour Jeffrey, apportant une nuance de tendresse nécessaire pour équilibrer la noirceur du récit.
Bibliographie