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Et si la famille était le lieu d'un enfermement dont il faut s'extraire pour exister ?
Publié le 01/12/2025
Kevin Orr vous présente son ouvrage "Laure" aux éditions du Seuil. Rentrée littéraire automne 2025.
Kevin Orr livre ici un récit familial à la fois synthétique et explosé, interrogeant la nature et les limites du cercle familial. Le roman met en scène le narrateur, ses parents, son frère, et un point de sortie, Laure, qui agit comme un catalyseur pour repenser la famille non plus comme un refuge, mais comme un potentiel lieu d'enfermement.
L'auteur revient sur sa volonté de réduire l'entité familiale à sa "plus simple expression" afin d'en disséquer les dynamiques, qu'elles soient "terribles ou bienveillantes". La question centrale est celle de l'évasion : est-il possible de s'extraire du réseau familial, et si oui, cela implique-t-il nécessairement l'acceptation de la solitude ? Kevin Orr explore ce mouvement pulsionnel de naissance, de mort et de renaissance, qui est au cœur de l'émancipation.
Le livre est construit sur une dynamique cyclique et fragmentaire. Plutôt que d'explorer le fragment isolé, l'auteur cherche à comprendre comment de "petits bouts" de relations prennent sens les uns par rapport aux autres. L'approche est de "faire exploser le tableau" pour mieux en identifier les points "les plus lumineux, les plus vivants". Pour l'auteur, le lien entre les fragments est plus signifiant que leur nature propre. Ce n'est pas tant le fragment en lui-même qui compte, mais le passage de l'un à l'autre, permettant au narrateur d'avoir un "sentiment de route" dans un objet d'étude réduit et donc navigable.
Kevin Orr insiste sur une méthode d'écriture non forcée, faite de longues pauses (allant jusqu'à huit mois) pour laisser les situations bloquées se décanter. L'écriture se fait également mentalement, dans les moments d'absence et les rêves, avant de reprendre à partir de phrases qui retrouvent un sens. L'objectif était de placer le narrateur dans le "cadre le plus restreint possible", une sorte de prison, et de lui donner des pistes de sortie que l'auteur ne devait pas forcer. Cette approche a permis de "revenir à zéro" et de confronter les idées neuves avec l'objet déjà écrit.
L'entretien aborde enfin la réflexion autour du commun et du singulier. À travers une phrase récurrente ("mon chez moi je n'ai pas de personnalité"), l'auteur explore comment se dégager des lieux communs et des rituels partagés. L'enjeu est de comprendre si la singularité naît de l'exploration du commun, ou si c'est au contraire au bout de l'extrême singularité qu'on rejoint un sens commun. "Laure" est cette exploration dialectique entre ces deux pôles identitaires.