Laurent Gaudé - Zem

Avec "Zem", deuxième volet du diptyque initié par "Chien 51", Laurent Gaudé met en scène le retour d’un personnage. Si le premier opus le désignait par un matricule, le choix du nom "Zem" pour ce second livre souligne l’humanité du personnage. Il s’agit pour l’auteur d’un livre sur le retour à soi, une thématique chère à ses précédentes œuvres.

Pour Laurent Gaudé, l’incursion dans la science-fiction et le polar n’est pas un simple exercice de style. Il a plutôt cherché à inviter des éléments de ces genres littéraires dans son propre univers. Du polar, il retient la tension et le suspense, qu’il juge essentiels pour maintenir l’intérêt du lecteur. De la science-fiction, il apprécie le détour narratif qu’elle offre pour interroger notre monde contemporain.

L'auteur confie que le personnage de Zem porte en lui un sentiment de mélancolie et de tragédie, héritage de la Méditerranée qui imprègne son écriture. Zem est un homme hanté par le passé et les mondes disparus, une figure maudite qui ne parvient pas à mourir et qui subit la malédiction de voir le monde continuer sans lui.

L’intrigue se concentre sur le retour de Zem, questionnant la possibilité même d’un retour. Trente années se sont écoulées, et le personnage a passé plus de temps dans le monde dystopique de Maniapol que dans le réel. Son identité s'est transformée, rendant tout retour à l’identique impossible. Pour Laurent Gaudé, c’est cette impossibilité qui fait la richesse de son récit.

L’auteur confie qu’il ne prévoit pas, à ce jour, de troisième volet. Il estime avoir bouclé le parcours de Zem. Il n'écarte cependant pas l'idée d'un "post-scriptum", sous la forme d’une nouvelle ou d’un texte additionnel, si le personnage venait à nouveau frapper à la porte de son écriture, tant l'univers est riche et ouvert.