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Lucie-Anne Belgy - Il pleut sur la parade

Quand l'héritage familial et les différences culturelles se confrontent à l'épreuve de la parentalité.
Publié le 16/10/2025
Lucie-Anne Belgy vous présente son ouvrage "Il pleut sur la parade" aux éditions Gallimard. Rentrée littéraire automne 2025.
Lucie-Anne Belgy explore ici la dynamique d'un couple, Jonas et Lucy, unis par l'amour mais divisés par leurs origines et leurs cultures. Jonas est de confession juive et petit-fils de déporté, tandis que Lucy est de tradition catholique. Initialement, ils croient leurs différences insignifiantes, mais la naissance de leur fils, Ariel, révèle l'importance de leurs héritages respectifs.

Le récit se concentre sur les défis que rencontrent les parents pour comprendre la violence d'Ariel. Sa violence s'exprime à travers ses émotions, qu'il ne parvient pas à verbaliser. Pour l'aider, ses parents entreprennent un travail introspectif, cherchant à identifier les sources de cette violence. Ils se questionnent d'abord sur l'héritage de Jonas, marqué par le traumatisme de la Shoah. Ils se demandent si cet héritage n'a pas été transmis à Ariel, se manifestant par une peur qui se traduit par une violence défensive. Puis, ils s'interrogent sur les expériences de Lucy, qui a été directement confrontée à la violence. Cette réflexion les mène à se demander si Ariel, par ses accès de violence, ne cherche pas à venger ou à se protéger des douleurs vécues par ses parents.

Au-delà de cette quête de sens, les parents tentent de trouver une solution concrète pour canaliser la violence de leur fils. Ils comprennent qu'un simple "non" ou des explications rationnelles ne suffisent pas. La solution réside dans l'instauration d'un cadre clair et sécurisant pour Ariel, afin de l'aider à gérer ses émotions et ses peurs.

La culture juive de Jonas est omniprésente dans l'histoire, mais elle est découverte à travers le regard de Lucy. Elle apprend les rites, les traditions, les fêtes et la cuisine de cette culture, mais surtout, elle prend conscience du poids de cet héritage sur les décisions et la vie quotidienne de son mari. Elle réalise que, malgré ses efforts pour le minimiser, le passé de Jonas influence profondément sa manière d'être et d'élever son enfant.

Malgré la gravité des thèmes abordés (violence, héritage traumatique, couple mixte), le roman est traité avec légèreté. Cette approche est portée par la vision du monde de Lucy, légère et candide, et par l'humour de Jonas, un "humour du désespoir" juif ashkénaze, qui apporte un décalage comique et permet d'alléger la dureté du propos.
Bibliographie