Chargement...
Chargement...

Mirinae Lee - Les 8 vies d'une mangeuse de terre

Mensonge et vérité : quand la fiction devient la seule façon de survivre aux traumatismes de l'histoire.
Publié le 26/11/2025
Mirinae Lee vous présente son ouvrage "Les 8 vies d'une mangeuse de terre" aux éditions Phébus. Rentrée littéraire automne 2025.
Mirinae Lee explique que le décor de son roman, une maison de retraite, est un lieu privilégié pour écouter les histoires des aînés, souvent délaissées, qui ont pourtant survécu aux événements majeurs de l'histoire (guerres mondiales, dictatures). L'autrice fait le parallèle avec la citation de Sigrid Nunez, soulignant l'importance d'écouter ces générations dans notre époque dominée par les smartphones et les réseaux sociaux.

Le roman explore la frontière floue entre le mensonge et la vérité comme mécanisme de survie. Mirinae Lee interroge la moralité des mensonges de la protagoniste, inspirés d'une histoire vécue par sa grand-mère pendant la guerre de Corée, où feindre une grossesse a permis d'éviter un viol. Pour l'héroïne, créer des fictions est une façon "noble" de survivre.

L'autrice justifie la structure non chronologique et fragmentée du livre, qui se compose d'histoires pouvant être lues comme des nouvelles indépendantes. Cette forme reflète la vie fragmentée de la protagoniste et la nature des souvenirs traumatiques de ceux qui ont survécu à des événements extrêmes.

Aborder des sujets difficiles, comme l'esclavage sexuel (6:34), est une nécessité pour Mirinae Lee, car ces thèmes sont gravés dans la mémoire collective coréenne (6:15). L'autrice partage la difficulté personnelle de passer des mois dans ces mondes "tristes et tragiques", se souvenant alors des paroles des survivantes de guerre interviewées par Svetlana Alexievitch, qui insistaient : "il faut écouter nos histoires parce que on est resté silencieuse pendant trop longtemps". Elle conclut que c'est toujours le survivant qui souffre le plus en partageant son histoire.
Bibliographie