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Robert Vergnieux - Amarna : la cité solaire d'Akhénaton et Néfertiti

Amarna : Au cœur de la révolution solaire d'Akhénaton.
Publié le 10/11/2025
Robert Vergnieux vous présente son ouvrage "Amarna : la cité solaire d'Akhénaton et Néfertiti" aux éditions CNRS.
Robert Vergnieux présente Amarna comme un point singulier et quasiment unique dans l'histoire égyptienne. La ville, fondée par le roi Akhénaton, est la concrétisation spatiale d'une révolution politique et religieuse majeure : l'abandon du financement du dieu Amon au profit du culte d'Aton, le disque solaire.

Cette révolution a modifié en profondeur la relation entre le pharaon et la société : Akhénaton a concentré les pouvoirs politique et religieux dans sa seule main, se positionnant comme la représentation terrestre exclusive d'Aton. Cette centralisation totale du pouvoir explique le déplacement de la cour vers Amarna, située à mi-chemin entre Louxor et le Caire.

L'approche de Robert Vergnieux consiste à revisiter le site d'Amarna à la lumière de cette révolution. Il démontre que le noyau central de la ville est le Palais Liturgique, seul palais royal construit intégralement en pierre de toute l'histoire égyptienne. Ce palais est le lieu où le roi-divinité accomplissait les rituels essentiels ; en son absence, aucun office ne pouvait avoir lieu. Autour de ce noyau se trouvaient la Maison Royale (lieu de l'activité politique du Pharaon) et les ministères.

Cette hyper-centralisation a rendu la succession impossible : après la mort d'Akhénaton, les tentatives (dont celle de Toutânkhamon, alors Toutânkhaton) ont échoué, menant à la restauration des cultes anciens et à l'éradication de toute trace d'Amarna par les successeurs.

Pour cette recherche, Robert Vergnieux a eu recours à la modélisation 3D (avec l'aide d'un architecte) pour visualiser et tester ses hypothèses. La 3D permet de se créer une image mentale globale des lieux, d'écarter les incohérences (une marche trop haute, par exemple) et de déconstruire des a priori établis en égyptologie.

Grâce à cet outil, l'auteur a pu identifier un axe symbolique lié à Aton : l'alignement du lever solaire le jour de la fondation (vers le 19 février) avec la tombe du roi, le col du désert et le cœur du Palais Liturgique. Cet axe passe par le Wadi (lit de rivière asséché) qui, avec le soleil levant, forme l'Horizon (Akhet), donnant son nom à la ville (Akhetaton, l'Horizon d'Aton).

L'ouvrage vise un public curieux et large, s'intéressant aux enjeux politiques et religieux sans nécessiter une connaissance exhaustive des 3000 ans de civilisation égyptienne.
Bibliographie