Thomas VDB - Fiascorama

Thomas VDB explore ici le thème de l'échec, fil conducteur surprenant de son parcours professionnel et personnel. L'auteur confie d'emblée l'ironie d'avoir réussi à terminer un livre qui se voulait un éloge du fiasco, suggérant que sa véritable réussite réside peut-être dans cette concrétisation même.

L'ouvrage est construit comme une succession d'anecdotes personnelles, racontées de manière chronologique. Ces "histoires de gadin" ont été initialement testées auprès d'amis, jusqu'à ce qu'elles trouvent leur potentiel comique, révélant la "colonne vertébrale" de son existence et de son livre : l'échec.

Thomas VDB revient ensuite sur sa transition de journaliste rock à humoriste, un cheminement marqué par les "accidents" du parcours. Il distingue l'écriture d'un spectacle de celle d'une chronique. Une chronique radio, jouée une seule fois, est instantanément "immortalisée" et doit être parfaite dès le premier jet. À l'inverse, un spectacle offre la possibilité d'être "revissé", modifié et amélioré sur la durée, comme son dernier show, joué près de 300 fois.

L'auteur souligne l'importance du doute dans le processus créatif. Pour une blague, la seule validation initiale est le rire personnel, mais la certitude de son efficacité n'existe pas. Néanmoins, l'expérience – des centaines de chroniques à son actif – a permis à Thomas VDB de mieux "conscience des mécaniques" comiques et de réduire ce doute.

Il évoque le rôle fondateur de son spectacle de rue, Freddy Coup Boule, joué pendant seize ans, qui lui a donné la confiance de devenir l'auteur de ses propres textes, une démarche qu'il n'avait pas osée au conservatoire, où il jouait des textes classiques. Il exprime une profonde admiration pour tous les comiques, même ceux qui ne le font pas rire, louant le "courage" et l'audace de monter sur scène pour chercher à faire rire.

Pour l'humoriste, le secret du spectacle réside dans l'art de cacher l'effort. Un bon spectacle de stand-up doit donner l'illusion d'un monologue naturel, comme s'il était improvisé pour la première fois. Il explique l'importance du rythme et du timing dans la blague pour garantir son efficacité, un travail qui s'affine au fil des représentations.

Enfin, Thomas VDB revient sur le choix de l'épigraphe de son livre, une suggestion de son éditrice : une ligne extraite d'un mode d'emploi. Cette référence à la technologie qui ne fonctionne jamais fait écho à un problème récurrent dans sa vie. Il y voit une façon symbolique de montrer que l'on n'est pas toujours responsable de ses échecs. L'échec, même lorsque l'on suit le mode d'emploi, peut être une réalité récurrente, face à laquelle la seule réponse reste souvent le "débrancher, rebrancher" ou l'usage de "scotch et de Patafix".