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Vanessa Schneider - La peau dure

"Ce que j'ai voulu taire" : quand un message posthume devient le point de départ d'une enquête littéraire et intime.
Publié le 03/10/2025
À l'occasion de l'édition 2025 du festival "Le Livre sur la Place" à Nancy, Vanessa Schneider vous présente son ouvrage "La peau dure" aux éditions Flammarion. Rentrée littéraire automne 2025.
Dans un entretien poignant, Vanessa Schneider partage l'histoire de "La peau dure", un récit qu'elle consacre à son père, un homme aux contrastes saisissants : à la fois brillant et sombre, colérique et secret. Le projet est né d'un défi lancé par son père lui-même. Avant sa mort, ce dernier lui a légué une liasse de papiers hétéroclites, dont un livre de Sandor Maraï, leur auteur fétiche, sur lequel était inscrit « Ce que j’ai voulu taire ». Vanessa Schneider a interprété ce geste comme une invitation, de la part de cet homme psychanalyste et complexe, à explorer son histoire.

Elle confie avoir toujours su qu'elle écrirait un jour sur son père, dont l'histoire familiale difficile et la personnalité hors norme constituaient une matière romanesque indéniable. L'homme qu'elle décrit a eu une enfance marquée par la pauvreté, la déchéance sociale, et un passé familial douloureux. Malgré cela, il a mené un parcours académique et professionnel exceptionnel, accumulant les vies et les métiers, comme si une seule ne pouvait le contenir. Cet homme rugueux, qui aimait se frotter aux autres, est pour l'autrice un véritable archétype de sa génération, celle des baby-boomers. À travers une formule choc de son père, « nous sommes la première génération à avoir à la fois tué le père et le fils », elle explore une génération qui a tout eu, de la prospérité des Trente Glorieuses à la libéralisation sexuelle, et qui a refusé de laisser sa place, écrasant ce qui venait après elle.

L'autrice établit une nette distinction entre son travail de journaliste et son écriture littéraire. Contrairement au journalisme qui doit fournir les informations de manière pédagogique, le récit personnel offre une immense liberté, où l'on peut laisser le lecteur découvrir l'histoire à son rythme. Vanessa Schneider explique que tout récit personnel est en soi une fiction, car il est teinté de la subjectivité de l'auteur. Ses propres souvenirs, ses peurs et ses fantasmes façonnent le portrait qu'elle dresse de son père, y compris pour les périodes qu'elle n'a pas connues. C'est le regard que l'on porte sur les choses qui crée la fiction, une approche qui permet de transformer l'intime en un récit universel.
Bibliographie