Un coup de coeur de Mollat
On distingue trois catégories importantes :
- les phrases riches utilisées dans les milieux judiciaires, médicaux, religieux comme « testis unus, testis nullus », « verba volant, scripta manent », « in utero », « ex ovo », « multi sunt vocati, pauci veri electi »…
- Les phrases utilisées par les personnes instruites comme « ad augusta per augusta », « ad usum delphini », « ejus religio »…
- Et les phrases qui traduites sont tombées dans le langage courant comme « franchir le rubicond », « de facto », « aller à canossa »….
L'intérêt du livre est que l'on trouve des explications sur la façon dont un proverbe prend sa forme. Dans la plupart des cas, la citation ne se borne pas à dire que l'on peut la trouver chez tel ou tel auteur, mais fournit le texte intégral de la phrase qui a été à son origine, en la remettant en contexte.
Selon un choix aléatoire et totalement subjectif, nous vous en avons sélectionné qui vont vous mettre l'eau à la bouche :
« Margaritas ante porcos : relig. (ne jetez pas) de perles devant les pourceaux. Évangile de Matthieu : VII.6 : « Ne donnez pas ce qui est sain aux chiens, de peur qu'ils ne se retournent contre vous pour vous déchirer. Ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu'ils ne les piétinent ». Expression utilisée pour signifier qu'il ne faut pas discuter de certaines choses ou évoquer certains sujets devant des personnes incapables de les comprendre. [….] Voir Intelligenti pauca et toute vérité n'est pas bonne à dire.
« God-Dam ! » De l'anglais. Dieu Damne ! Que Dieu me Damne ! Vieille expression britannique qui fait intervenir le nom de Dieu, mais d'autant plus curieuse qu'elle appelle à la damnation du sujet qui la prononce, comme s'il s'agissait d'une sorte d'incantation protectrice du feu éternel. Figaro, dans les Noces de Figaro l'emploie d'ailleurs en faisant, en outre, allusion au diable, à l'acte III scène 5 : « Diable ! C'est une belle langue que l'anglais ; il en faut peu pour aller loin. Avec God Dam en Angleterre, on ne manque de rien nulle part… »