Un coup de coeur de Mollat
Pour s'être perdues au cours d'une sortie scolaire, Giulia et Arianna se retrouvent inexplicablement sur une île volcanique. Cette île n'est autre que l'endroit où tout ce qui se perd sur la terre finit par arriver : objets, êtres humains - petits et grands - animaux, occasions - perdues - qui flottent dans l'air "telles des sphères iridescentes" (...) insaisissables", la tête -de ceux qui l'ont perdue, pour qui, pour quoi - et, surtout, élément nécessaire à la vie même de l'île... du temps. Tout le temps perdu dans l'art, difficile, de ne rien faire.
Silvana Gandolfi est une enchanteresse. Elle nous livre là, après le superbe Aldabra, la tortue qui aimait Shakespeare, un roman fantaisiste, drôle, émouvant, parfois satirique, une fable cocasse et poétique. L'île du temps perdu est de ces romans que l'on voudrait ne jamais terminer pour savourer encore et encore les mots à venir.
Plus qu'un hommage à la paresse, ce roman est un hommage aux insouciants, à l'enfance, et aux rêveurs, à ceux qui, selon le mot d'Henri Michaux, ont "une âme qui adore nager".
Chacun peut s'y perdre à partir de 12/13 ans...