Un coup de coeur de Mollat
Jean Hatzfeld les a rencontrés dans leur prison et nous livre dans Une saison de machettes le récit édifiant de ces massacres par le bouche de ceux qui les ont commis.
Au fil des récits, nous plongeons dans le coeur du mal absolu : "un travail" quotidien de 9h30 à 16heures pour découper, violer, piller ceux que la propagande hutue appelle des "cancrelats".
Comprendre pourquoi ces "hommes ordinaires", une bande de copains comme il en existe tant, sont devenus des mécaniques à tuer, était une gageure : des bourreaux que le remord n'étrangle pas, qui ne reconnaissent pas leur responsabilité individuelle dans ces massacres et qui éludent le mot génocide dès qu'il est prononcé. Il serait vain de chercher dans ces témoignages une explication rationnelle à cette folie collective tant l'ampleur du désastre dépasse les tueurs eux-mêmes. Un simple boulot "un boulot salissant, mais un boulot sans préoccupation de sécheresse ou de récoltes gâtées" dira Alphonse.
Et au fond la seule chose qui préoccupe Alphonse et ses copains et de revenir cultiver leur parcelle de terre, retrouver leurs habitudes, une vie normale même s'ils savent que des rescapés Tutsis vivent dans la parcelle d'à côté. Le génocide n'était qu'une parenthèse, une saison dans leur vie de paysans.
Jean Hatzfeld sera l'invité de la librairie Mollat le 20 octobre à 18 h, venez le rencontrer !