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Un coup de coeur de Mollat
Aux confins du Brésil...
Aux confins du Brésil devrait se tenir une stèle plantée dans le mauvais sens mais qui indiquerait néanmoins là où commence ce pays. Cette pierre lourde et hideuse fut amenée à travers la jungle amazonienne par des hommes déterminés à prouver que le Brésil était un royaume qu'il fallait absolument délimiter et, dépêchés par des géographes du Portugal, ils en tiraient une grandeur équivalente à l'insensé projet qui les guidait. Peu en revinrent il faut dire, mais ceux-là continuèrent à vivre à l'ombre de ce colossal exploit.
Gilles Lapouge s'est inspiré de cet authentique fait pour s'approcher de ces hommes et leur rendre vie par la magie du roman. Cette expédition brésilienne narrée par défi dans une langue qui, insensiblement, fait penser aux grands auteurs d'Amérique du Sud, est un prétexte réjouissant qui nous guide à la fois dans les pensées de l'auteur (souvent acrobatiques) et les rebondissements joyeux d'une merveilleuse chronique. Pêle-mêle se brassent des aventures inédites qui ébranlent les convictions les plus catholiques, car il s'agit pour Lapouge de montrer comment le Brésil s'est accaparé la religion qui lui fut amenée et comment son peuple, éminemment religieux, a lutté pour imposer une incroyable originalité issue de ce qui, longtemps, parut inconcevable : le métissage. Culture africaine, culture européenne, quels arrangements ont pu faire ceux qui, emplis de bonne volonté, se sont soumis aux dominants mais aussi, par la malice et l'ingénuité, ont transfiguré l'histoire religieuse !
Gilles Lapouge est un immense conteur, sa connaissance du Brésil est, mine de rien, subtilement démontrée au fil de cette histoire. II pourrait même finir par trôner aux côtés des Amado, Andrade ou Guimaraes Rosa. En tout cas, l'hommage rendu est bel et fier.
Gilles Lapouge s'est inspiré de cet authentique fait pour s'approcher de ces hommes et leur rendre vie par la magie du roman. Cette expédition brésilienne narrée par défi dans une langue qui, insensiblement, fait penser aux grands auteurs d'Amérique du Sud, est un prétexte réjouissant qui nous guide à la fois dans les pensées de l'auteur (souvent acrobatiques) et les rebondissements joyeux d'une merveilleuse chronique. Pêle-mêle se brassent des aventures inédites qui ébranlent les convictions les plus catholiques, car il s'agit pour Lapouge de montrer comment le Brésil s'est accaparé la religion qui lui fut amenée et comment son peuple, éminemment religieux, a lutté pour imposer une incroyable originalité issue de ce qui, longtemps, parut inconcevable : le métissage. Culture africaine, culture européenne, quels arrangements ont pu faire ceux qui, emplis de bonne volonté, se sont soumis aux dominants mais aussi, par la malice et l'ingénuité, ont transfiguré l'histoire religieuse !
Gilles Lapouge est un immense conteur, sa connaissance du Brésil est, mine de rien, subtilement démontrée au fil de cette histoire. II pourrait même finir par trôner aux côtés des Amado, Andrade ou Guimaraes Rosa. En tout cas, l'hommage rendu est bel et fier.