Un coup de coeur de Mollat
Un étudiant, quand il se trouve confronté à un texte, commence le plus souvent par tenter d'extraire les opinions de l'auteur, dont il se souviendra plus ou moins bien par la suite, et à l'aide desquelles il pense augmenter ses connaissances. Une telle approche pourrait être adéquate s'il ne s'agissait que d'apprendre la seule histoire des idées. Mais s'il importe de s'exercer à la pratique de la réflexion telle qu'elle est exigée dans les épreuves de culture générale, une telle méthode de lecture montre vite ses insuffisances.
La bonne méthode consiste au contraire à problématiser en lisant, c'est-à-dire à tenter de dégager, d'expliciter et d'articuler les enjeux du texte au fur et à mesure que progresse la lecture. Il faut certes comprendre ce que dit l'auteur, mais aussi pourquoi il le dit; c'est-à-dire quelle est la nécessité de pensée qui lui fait choisir tel ou tel chemin, employer ces termes ou ces exemples plutôt que d'autres.
Quand Chimène dit au Cid:" Va, je ne te hais point", on devine bien qu'il ne s'agit pas d'une absence de haine, mais que ces mots traduisent à la fois un aveu, une situation et un conflit. Il en va de même avec des textes philosophiques: ils traduisent une situation spéculative et une tension ou un conflit conceptuel.
Dans ce recueil, l'auteur n'a pas voulu donner une suite d'explications de textes ou de corrigés, mais une suite de lectures libres: c'est-à-dire qu'il montre comment un texte commence à se structurer au fur et à mesure de la progression de la lecture. Pour ce faire, il s'est appuyé sur de courts extraits de textes déjà présentés dans 130 morceaux choisis de culture générale. Il va sans dire, que si ces lectures forment un tout, elles ne recevront leur entière signification que rapportées aux textes pris dans leur intégralité.
Cet ouvrage s'adresse aux étudiants de classes préparatoires aux concours des grandes écoles, aux étudiants de lettres, de philosophie, de sciences humaines ou à tous ceux qui veulent briller dans les salons...