Bernard Clavel était de ces hommes dont le destin n'était pas tracé, et connut mille métiers mille misères avant de devenir ce qu'il devait être. Peintre d'abord. " La peinture est le premier des arts ", proclamait-il. Mais devant l'impossibilité de peindre toutes ses révoltes dans tous leurs éclats, il se mit à écrire, à écrire des histoires.
De L'ouvrier de la nuit publié en 1956 à
La table du roi, son dernier roman édité un demi-siècle plus tard, Bernard Clavel a écrit près de 100 livres et reçu beaucoup de récompenses - dont le prix Goncourt en 1968 pour
Les Fruits de l'hiver.
Les éditions Omnibus ont entrepris récemment une réédition complète des œuvres complètes de l'auteur.
Clavel est célèbre pour ses personnages inoubliables, tous des humbles, des hommes et des femmes du peuple. Avant Clavel, seul Zola, dit-on, avait atteint une telle puissance dans la simplicité.
Il se dégage aussi de son œuvre toute la générosité, toute la passion et l'engagement de ce défenseur acharné de la terre, de cet homme qui mit sa célébrité au service de la justice, de la fraternité et de la paix en soutenant le principe de l'objection de conscience, en s'élevant contre la peine de mort, en luttant pour la réhabilitation d'un garçon boucher accusé sans preuve, en partant au Bangladesh pour aider les affamés, en se battant auprès d'associations telles que " Terre des Hommes " ou " Non-violence XXI ".
«
Un écrivain en prise directe avec le mot humain », disait de lui Pierre Mac Orlan.
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