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Houellebecq en chambre

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Publié le 20/09/2002
Le 17 septembre s'est ouvert le procès pour injure raciale de l'écrivain Michel Houellebecq lequel se voit reproché des propos diffamants envers la religion musulmane.

La foule des grands jours se pressait aux marches du palais ce 17 septembre pour l'ouverture de ce qui s'annonçait comme l'un des évènements de cette fin d'année, le procès pour injure raciale et incitation à la haine de Michel Houellebecq auteur d'Extension du Domaine de la lutte, des Particules Elémentaires et de Plateforme. C'est lors de la campagne de promotion de ce dernier ouvrage que l'écrivain, interviewé par Pierre Assouline pour le magazine Lire, aurait lâché : "La religion la plus con, c'est quand même l'islam".

La lecture de ces propos aurait tant indigné certains des représentants des institutions musulmanes de France que celle-ci auraient décidé de déposer une plainte pour injure raciale auprès du procureur de la République de Paris. La plainte, appuyée par la Ligue des Droits de l'Homme, ayant été jugée recevable, Michel Houellebecq devait ce jour là s'expliquer sur la teneur de ses propos devant le tribunal correctionnel de Paris.

Celui-ci, s'est donc présenté devant ses juges, après avoir traversé une foule houleuse et a donc admis avoir tenus de tels propos tout en formulant certaines réserves, notamment au sujet de l'interprétation faite par Pierre Assouline de ses déclarations. Il a également précisé tenir dans le même mépris toutes les religions monothéistes dont il dit se méfier.

La séance, pourtant calme, a été perturbée par l'intervention de militants du MNR (Mouvement National Républicain, d'extrême droite) qui, menés par Jean-Yves Le Gallou, ont distribué des tracts protestant contre la censure. Intervention qui aura certainement desservi Michel Houellebecq, gêné de voir sa cause défendue par d'aussi peu fréquentables supporters.

La procureure Béatrice Angelleli, lors de son réquisitoire, a déclaré : "On ne peut pas dire que quand on exprime une opinion sur l'Islam, cela implique que l'on attaque la communauté musulmane. Nous ne sommes pas là pour faire ce glissement sémantique, (...) Peut-être [Michel Houellebecq] est-il un provocateur. Mais nous ne sommes pas là pour dire ou faire la morale, mais pour sanctionner une responsabilité pénale". Elle a donc demandé la relaxe.

L'affaire est également devenu un évènement mondain, puisqu'aux côtés de Philippe Sollers peu rancunier, venu témoigner en faveur de son confrère écrivain, on trouvait également Fernando Arrabal ainsi que Régine Desforges. Les badauds furent donc ravis.

Le jugement a été mis en délibéré au 22 octobre.

Sources : Le Monde ; Libération