Libre !

Une victoire provisoire pour Cesare Battisti et ses amis puisque la cour d'appel de Paris vient de remettre ce dernier en liberté sous contrôle judiciaire dans la procédure d'extradition qui le menace d'un retour dans les prisons italiennes.

Le 10 février dernier, Cesare Battisti, un auteur de polars italien de 50 ans, ex-activiste gauchiste ayant renoncé à la lutte et aux actions violentes, était arrêté et placé sous écrou extraditionnel dans l'attente d'un jugement accédant à la demande du ministère de la justice italien. L'évènement avait de quoi surprendre puisque les ex-terroristes italiens bénéficiaient de la « jurisprudence Mitterrand » qui leur garantissait asile en France à condition qu'ils aient publiquement renoncé à la violence. Battisti avait été condamné à la prison à vie par la justice italienne sur la foi de témoignages de repentis plutôt douteux – on lui impute deux assassinats commis à la même heure en deux villes distantes de plusieurs centaines de kilomètres. Réfugié en France après une évasion et un exil mexicain qui l'avait vu découvrir l'écriture romanesque, il menait une vie rangée, partagée entre son métier de gardien d'immeuble et ses travaux d'écriture.

Arrêté, emprisonné, son cas a ému le monde des écrivains et lecteurs de polars qui s'est mobilisé pour sa libération. Pétition, signatures, discussions et disputes on fait rage dans les colonnes des quotidiens et les forums du Web. Sa libération met un terme provisoirement à ce débat en attendant la décision de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris qui doit statuer sur la demande d'extradition. Le problème n'étant pas de déterminer si Cesare Battisti est ou n'est pas un ancien terroriste mais de savoir si, remis à la justice italienne, ses droits, tels qu'ils sont énoncés par la Convention Européenne des Droits de l'Homme seront respectés.

La question reste - pour Battisti, pour ses amis, pour ses accusateurs – ouverte.