Chargement...
Chargement...

Rosa, la souris, wall street et les autres

177_rosa-la-souris-wall-street-et-les-autres
Publié le 07/05/2004
Daniel Pennac était à Bordeaux pour remettre les prix du premier concours Nouvelles de Bordeaux.

L« Effectuer n'est pas faire ». Il y a tout de même des choses qui peuvent mettre en colère le pourtant affable Daniel Pennac. Le très attendu président d'honneur du 1er concours Nouvelles de Bordeaux, a donc vu son voyage gâché par un chef de train qui espérait que les passagers du TGV Bordeaux-Paris avaient « effectué » un bon voyage. Comme le faisait hier remarquer l'écrivain, on n'effectue pas l'amour, on le fait, il en va de même pour les voyages. Tout avait pourtant bien commencé puisqu'il qu'il avait eu auparavant leplaisir de lire Rosa et autres nouvelles, qui réunissait les textes de six lauréats du concours.

Mais que faisait donc Pennac à Bordeaux en cette pluvieuse journée de mai ? Me direz-vous. Eh  bien, il était chez Mollat, vous répondrai-je. Et pourquoi ? Me direz-vous encore ? Eh bien pour y remettre les prix du concours Nouvelles Bordeaux et rencontrer des lauréats  émus vous répondrai-je du tac au tac.

Et c'est un écrivain en verve que nous avons trouvé hier dans nos salons. Devant un public conquis et souvent hilare, il a félicité les 6 lauréats, relevé les passages les plus croustillants de leurs oeuvres et fait d'audacieux parallèles avec de grands écrivains, vivants ou morts. Tel parti pris lui évoquait Art Spiegelman, tel autre une nouvelle de Woody Allen. Ici c'était Calvino qu'il devinait, là l'ombre de Jabès. De quoi conforter et faire rosir de plaisir et d'émotion des lauréats comblés, d'honneurs, de présents et de mets fins. Car il le sait, Daniel Pennac, que la carrière d'écrivain est un parcours du combattant, que les premiers yeux qui se posent sur vos mots sont rarement complaisants, que la plume du critique est souvent trempée dans de lents poisons paralysants et que le découragement sert plus souvent de paillasse au jeune littérateur que les lauriers. Il convenait donc d'encourager ces jeunes pousses comme l'avaient auparavant fait les membres du jury et le jeune responsable des éditions Elytis. Ces six jeunes gen sont donc passés hier de l'ombre à la lumière. L'un d'entre eux confessait hier que sa principale lectrice était jusqu'alors sa corbeille à papier et que le simple fait d'avoir été lu le comblait. Ils le savent certainement ces six étudiants là, le plus dur reste à faire pour ceux d'entre eux qui voudront persévérer dans la carrière. Mais avec un guide comme l'auteur de la trilogie Malaussène, tous les espoirs sont permis.

Sophie Tufnell, Cyril Pizoird et Daniel pennac
Sophie Tuffnell, le lauréat Cyril Pizoird et Daniel Pennac