Déjà en 1911, le coureur Duboc est victime d'un empoisonnement sur l'étape Luchon-Bayonne qui anéantira ses chances de gagner le Tour de France cette année-là. En 1913, c'est le tour de force d'Eugène Christophe qui marque les mémoires. La fourche de son vélo se brise en plein Tourmalet et, trouvant une forge sur son chemin, il va lui-même la réparer. 16 ans plus tard c'est la fourche de Victor Fontan, un enfant du pays, qui fait des siennes. Elle aurait été sciée, ce qui oblige Fontan à emprunter son vélo à un facteur pour terminer l'étape de nuit Luchon-Perpignan. Cela lui coutera la victoire. Les Pyrénées auront aussi la peau de René Vietto qui, en 1934, après un début de Tour incroyable, devra se sacrifier en laissant sa roue à Antonin Magne, le leader de son équipe.
On le voit donc, les débuts du Tour de France dans les Pyrénées ont été bien difficiles et riches en anecdotes. Mais, les Pyrénées ont aussi connu et fait quelques grands champions comme Roger Lapébie, le régional de l'étape, qui finit maillot jaune à Paris en 1937. En 1963, Anquetil remporte son quatrième Tour de France grâce au Tourmalet. Pour son tout premier Tour de France, en 1969, le Belge Eddy Merckx survole les étapes pyrénéennes et s'offre ainsi la victoire. Même cas de figure en 1978 pour l'entrée dans le Tour de Bernard Hinault qui rattrape son retard dans les Pyrénées et gagne finalement le Tour de France. Enfin, plus récemment, ce sont Richard Virenque et Lance Armstrong qui s'illustrent dans les désormais mythiques épreuves pyrénéennes.
Car ce sont quand même bien les Pyrénées qui ressortent tous les ans vainqueurs du Tour de France. Rien n'aura plus participé à la popularisation des Pyrénées que le Tour de France. Les noms des cols d'Aubisque, d'Aspin et évidemment du Tourmalet trouvent en effet une résonnance particulière dans la mémoire collective française. Si bien que l'on ne peut même plus imaginer un Tour de France sans Pyrénées.