Grandement inspiré par la forme traditionnelle du “comic strip” américain des années 1950 (célèbre grâce à “Snoopy”, “Terry et les pirates” ou encore “Flash Gordon”), le style de Chris Ware se base sur une construction précise composée d’une profusion de petites cases richement détaillées et scénarisées. Les cases en elle-même sont placées et construites avec une précision chirurgicale presque géométrique. A l’intérieur nous trouvons des dessins extrêmement précis, ronds et nets venant appuyer un des principaux leitmotiv de Ware : la clarté de la lecture et de la compréhension du récit exposé.
Repéré par le légendaire Art Spiegelman, Chris Ware continuera de proposer aux lecteurs les aventures de Jimmy Corrigan dans les pages du magazine RAW qui a notamment vu passer dans ces pages l’artiste Richard McGuire avec Ici.
A partir de 1990 c’est la consécration, Chris Ware est publié dans plusieurs hebdomadaires chicagolais et débute sa série culte Jimmy Corrigan, the smartest kid on earth. C’est à cette même époque que ces différents travaux portent leur fruit et lui apportent certaines des récompenses les plus prestigieuses pour les artistes issus de la bande dessinée : prix Eisner, prix Harvey...
La course aux récompenses continue jusque dans les années 2000 avec le prix spécial du jury du festival d’Angoulême donné au magnifique Building stories en 2015. En 2021 Rusty Brown est même en course pour le titre du fauve d’or du festival d’Angoulême.
C’est ici que notre retour se termine, le mercredi 23 juin 2021. En effet Chris Ware vient d’être sacré Grand prix d’Angoulême alors en compétition contre les autrices Pénélope Bagieu et Catherine Meurisse. Le prix est décerné à l’ensemble de la carrière de l’artiste américain au trait minimaliste mais à l'imaginaire précis, génial et redoutable.