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Comic Strip, vous avez dit strip ?

Publié le 13/01/2012
Shebam ! Pow ! Blop ! Wizz ! Le haïku de la bande dessinée sous toutes ses formes!
Strip, comic strip, daily strip, funnies, bande...
Le plus grand succès de la bande dessinée tient par son petit format. Le comic strip est une des formes les plus anciennes du Neuvième Art. Ce jeu d'images séquentielles fait de quelques cases et sur une seule bande souvent horizontale, parfois verticale, trouve ses origines dans la presse américaine dès 1900.

On nomme cette short story « Daily Strip » pour son noir et banc en semaine, et « Sunday Strip », en pleine page et couleur, le dimanche. La ligne humoristique de Hogarth et Töpffer présage l'arrivée de R.F. Outcault et son Yellow Kid, considéré comme le tout premier comic strip en 1896. Mais ce sera en 1903, que Charles Briggs et Bud Fisher seront les premiers auteurs à offrir une bande quotidienne et à la populariser pour un lectorat adulte, peu de temps après les grandes planches couleurs du dimanche. Le plus bel exemple en la matière reste le rêveur Little Nemo de Winsor McCay, créé en 1905 pour le jeune public.
Ainsi le comic strip se veut familial, et ce sera un argument pour fidéliser les lecteurs avec la presse quotidienne. Une dose d'humour par jour, qui se doit d'être addictive car feuilletonesque, et permettre de développer la diffusion de la presse au cœur des foyers américains.
Genre balisé, contrainte oubapienne avant l'heure, cette nouvelle forme pour le dessin de presse prendra très vite de l'ampleur aux États-Unis. Parmi les plus populaires, notons Terry et les pirates de Milton Canif, qui paraitra en couleur pour les suppléments du dimanche, puis en noir et blanc avec la parution hebdomadaire.

Un nouveau virage pour ce haïku de la bande dessinée s'amorce en 1950 avec Charles Monroe Schulz et l'arrivée de ses fameux Peanuts. Les tribulations de Charly Brown, Lucy, Schroeder, Linus, et bien sûr Snoopy vont envahir plus de 15 500 strips, publiés dans 2600 journaux, et lus par plus de 355 millions de lecteurs. Et ne doutez surtout pas que tout le marketing autour de ce célèbre toutou épicurien sur sa niche n'en vaille pas la chandelle… Snoopy et les Peanuts est, et reste, un chef d'œuvre de douceur et d'humour subtil. Des « cacahuètes »(comme son nom l'indique) certes, mais pour illustrer ces petites choses anodines qui nous entourent et ne cesseront d'émerveiller grands comme petits.
A dessin élémentaire, humour démesuré ! Le minimalisme du strip permet alors une multitude de possibilités. La grammaire graphique simplifiée par Schulz va faire fleurir une multitude d'auteurs amoureux du strip. Calvin and Hobbes reprendront dignement ce flambeau en 1985. Et puis en 2007, les libraires vous avouent avoir trouver la perle rare, le digne héritier de Krazy Kat, le fils spirituel de Ronald Searle, le nouveau Walt Kelly de la tendresse et le tout à travers la réjouissante contrainte du strip : il se nomme Richard Thompson et sa petite famille Otterloop est une véritable gourmandise, c'est Cul de Sac !

« Les comic strips ont des saveurs différentes. Leur objectif est de satisfaire n'importe qui ayant dépensé 50 cents dans l'achat d'un journal. Donc la bande dessinée est tout sauf élitiste, et son manque de prétention peut parfois la rendre drôle et agréable à regarder. À mon avis, les bandes dessinées sont comme l'art folklorique – parfois kitsch à vous couper le souffle, parfois fou et charmant et, une fois de temps en temps, aussi intéressant et remarquable que les beaux-arts. » Bill Watterson

Vous l'aurez bien compris, le comic strip est bien plus qu'un clip Bardot/Gainsbourg, mis en scène par les onomatopées très pop et colorées de Tito Topin.Voici une sélection de strips hauts en couleur...


Illustration : ©Charles Monroe Schulz

1900-1950... Un héritage des journaux américains: le Daily et le Sunday strip

1950 et plus... Regards d'enfants

Les contemporains : entre tradition et renouvellement