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De la jalousie

Publié le 23/05/2016
Quel jaloux êtes-vous ?
Quel sentiment dévorant et impétueux que la jalousie…
Certains la considéreront comme inhérente à la passion et déclameront qu'il ne saurait y avoir d'amour véritable sans jalousie contrairement à d'autres qui ne verront en elle qu'égoïsme et possessivité.
Une chose est néanmoins irréfutable : de même que les histoires d'amour ont le mérite d'être singulières, multiples et surtout uniques, la jalousie va venir se décliner à l'infini. Elle peut en effet être maladive, obsessionnelle, modérée ou illusoire… Elle peut détruire tel un poison s'infiltrant dans nos veines ou au contraire raviver la flamme qui tendait à s'éteindre.

Miguel de Cervantès disait d'elle : « La jalousie ne permet jamais de voir les choses telles qu'elles sont. Les jaloux voient le réel à travers un miroir déformant qui grossit les détails insignifiants, transforme les nains en géants et les soupçons en vérité. » C'est bien ce qu'il se passe dans La vie en cinquante minutes de Benny Barbash quand Zahava découvre, horrifiée, un long cheveu blond posé sur le maillot de corps de son mari Dov.

Un sujet épineux qui apparaît tout au long de la Recherche du temps perdu de Proust où les personnages sont en proie à cette « maladie intermittente » qui va venir à la fois les déchirer et les souder. Quand Marcel s'éprend d'Albertine, les phases d'extase et d'euphorie amoureuses du début laisseront insidieusement place à la lassitude, à l'ennui et pour finir au désintérêt. Jusqu'à ce qu'il réalise que la vie et les passions d'Albertine ne s'arrêtent pas à lui, jusqu'à ce que le sentiment qu'Albertine lui échappe vienne raviver la flamme qui s'était tarie.

Dans Jours de souffrance, Catherine Millet nous ouvre à nouveau la porte de son intimité mais cette fois pour raconter comment la jalousie s'est immiscée dans son couple et nous dépeint ses crises d'angoisse, ses cauchemars et ses larmes.

Alors que vous soyez jaloux un peu, passionnément, à la folie ou pas du tout, venez découvrir notre sélection autour de cette « maladie de l'esprit », tels sont les mots de Montaigne, « (…) à qui le plus de choses servent d'aliment, et le moins de choses, de remède. »