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Gisèle Halimi, une défenseuse jamais résignée

Une actualité de Emilie S.
Publié le 29/07/2020
Un dossier hommage à la grande avocate défenseuse des droits des femmes Gisèle Halimi.

Gisèle Halimi était une avocate, militante féministe et femme politique franco-tunisienne.

Née en Tunisie française en 1927, Gisèle Halimi a très tôt fait le nécessaire pour s’affranchir de plusieurs dominations : celle de sa famille, de la religion, des hommes. Adolescente, elle gagne de quoi quitter sa terre natale pour rejoindre Paris en 1945 et y étudier le droit.

Jeune avocate, elle défend les indépendantistes tunisiens et algériens, puis défend des femmes auxquelles l’on reproche d’avoir avorté. Pour atténuer leur peine, il faut évoquer des "circonstances atténuantes", ce qui revient à plaider coupable. En 1971, elle est la seule avocate à signer le Manifeste des 343, car un grand risque de sanctions déontologiques du Barreau pesaient sur elles. Surtout, lors du procès de Bobigny, en 1972, Gisèle Halimi refuse de demander pardon au nom de sa cliente, et fait elle-même le procès de la loi liberticide de 1920 sur l'avortement. Marie-Claire Chevalier, qui a avorté après avoir été violée, est acquittée. C’est une étape importante dans la marche vers la légalisation de l’avortement en 1975.

Les engagements de Gisèle Halimi ont tous une dimension politique forte, mais elle n'a jamais voulu faire de carrière politique, mise à part une brève expérience de la députation au début du septennat de François Mitterrand.

Fondatrice de l’association "Choisir la cause des femmes", Gisèle Halimi témoigne d’un courant du féminisme français caractérisé notamment par la certitude que cette lutte émancipatrice ne peut se passer des hommes.

Elle meurt à Paris le 28 juillet 2020.

source : France culture

Bibliograhie