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Une actualité de
Rayon Sciences Humaines
Publié le 16/01/2023
S'il existe aujourd'hui ce que l'on nomme des "lanceurs d'alerte", il fut un philosophe du XXème siècle qui se qualifiait lui-même de "semeur de panique" : Günther Anders.
Né en 1902 et mort en 1992, le philosophe allemand Günther Anders a été le témoin "privilégié" de toutes les crises, catastrophes et atrocités du XXème siècle. Durablement marqué par Auschwitz, Hiroshima et Nagasaki, il fut l'un des penseurs critiques et précurseurs de la technique, du nucléaire et des totalitarismes. "Antitech" de la première heure, il met en garde l'Homme sur le potentiel destructeur des objets imaginés et créés par ce dernier. Loin de penser que les catastrophes s'expliquent par un mésusage des objets ou de simples accidents malheureux, il postule que la destruction est le paroxysme et l'aboutissement des créations humaines.
Anders doit sans doute ce recul et ce regard critique sur la modernité à son apprentissage de la philosophie à contre-courant et "en dehors des clous" ainsi qu'à son statut d'émigré. Celui qui fut l'élève de Husserl et Heidegger plaça en effet l'observation du réel avant l'Histoire de la philosophie dans la constitution de ses idées.
Philosophe marginal et visionnaire, Günther Anders fut donc un penseur de catastrophes ; un penseur du présent qui ne souhaitait pas plus l'amélioration du monde que la destruction de ce dernier mais simplement sa sauvegarde, en toute humilité. Voici donc un message lucide qui, plus que jamais, fait écho aux problématiques contemporaines ; un message qui s'adresse à une "humanité en sursis" et qui, espérons-le, ne restera pas lettre morte.
Anders doit sans doute ce recul et ce regard critique sur la modernité à son apprentissage de la philosophie à contre-courant et "en dehors des clous" ainsi qu'à son statut d'émigré. Celui qui fut l'élève de Husserl et Heidegger plaça en effet l'observation du réel avant l'Histoire de la philosophie dans la constitution de ses idées.
Philosophe marginal et visionnaire, Günther Anders fut donc un penseur de catastrophes ; un penseur du présent qui ne souhaitait pas plus l'amélioration du monde que la destruction de ce dernier mais simplement sa sauvegarde, en toute humilité. Voici donc un message lucide qui, plus que jamais, fait écho aux problématiques contemporaines ; un message qui s'adresse à une "humanité en sursis" et qui, espérons-le, ne restera pas lettre morte.
