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Hollywood rêve ou réalité ?

Publié le 13/02/2007
Hollywood : ceux qui en font l'histoire, ceux qui voudraient en être, ceux qui en rêvent, ceux qui la haïssent... Tous, pour le meilleur et pour le pire, se cramponnent aux flancs de ses collines.

Cette ville existe bel et bien et même si elle représente dans l'imaginaire de chacun parfois un eldorado elle peut être aussi l'exemple parfait de la déliquescence d'une culture américaine qui mute au fil du temps et de ces corps meurtris par les cascades, les effets spéciaux.

Hollywood c'est la culture de l'image poussée à son extrême : une sorte d'ailleurs du virtuel qui doit vivre avec les réalités économiques du cinéma. Des millions de dollars sont mis en jeu pour une seule oeuvre, un seul film.

Ville dans la ville, intersection entre un délire créatif qui peut tout et un certain nombre d'impératifs, eux bien concrets, qui impliquent le formatage et parfois l'affadissement de ce que la créativité a de plus pur. De cette lutte permanente entre deux principes qui se combattent et s'accordent naît ce cinéma.

Hollywood, le berceau du cinéma californien, est une ville à la fois factice et fascinante qui oscille entre le rêve de la création artistique et la réalité d'un quartier d'une gigantesque ville (300 000 habitants environ). Hollywood est à l'image des décors de cinéma, un carton pâte reflet de cette réalité profonde du rêve, de ce paradoxe qui court le long de la pellicule. Bien sur le cinéma américain ce n'est pas que Hollywood et pourtant ce quartier de Los Angeles reste mythique à bien des égards, comme peut-être l'émanation moderne de ce qu'aurait pu être un ancien sanctuaire.

Beaucoup de gens seraient prêt à vendre leur âme, leur image pour faire partie de cette entité vivante et mouvante qui broie les destins de manière régulière au gré fluctuant des nécessités artistiques, économiques et parfois politiques. Hollywood découpe des rêves de grandeur et les vend en petits tickets pour pas cher à la planète entière. Tout le monde peut se reconnaître dans ce laboratoire expérimental de l'illusion et de la célébrité.

Hollywood c'est la compromission, le dessous des cartes, l'envers du décor et quand tout semble flancher dans cette réalité poubelle de la presse à scandale, il semble garder une identité forte et repliée sur ce désir de consensus

A Hollywood il y a des studios mythiques, des stars mortes et des étoiles sur le sol. Une magie profonde se dégage : c'est ce sentiment que si le cinéma jamais ne mourra, à l'image de ces bandes, conservées précieusement et précisément rangées, résistant au temps qui les dégrade.

On pourrait voir Hollywood comme l'excroissance malade d'une société américaine en crise, qui broie les individus pour les réduire au rang de portraits désincarnés. Hollywood c'est sûrement beaucoup de choses à la fois et tout le monde se presse dans ce petit centre nerveux de la culture américaine pour scruter d'un oeil parfois amusé et définitivement voyeur ces monstres sacrés venus de nulle part et dépossédés de leur image. Que cache cette fascination pour une forme définie, pour un exercice imposé du mensonge ?

Le mensonge sur toute une vie, sur la mémoire d'un lieu qui a vu passer par ses rues des demi-dieux vivants ou morts.

Quelques livres

Frank Capra, Hollywood story, Ramsay
Comme ses films, la vie de F. Capra était faite de bons et de mauvais moments. Il y eut de la gloire mais aussi de la douleur pour ce petit émigrant italien qui réalisa La vie est belle, Mr Smith au Sénat et Arsenic et vieilles dentelles, entre autres.

Jean-Loup Bourget, Hollywood, un rêve européen, Armand Colin
Histoire des rapports entre Hollywood et les cinéastes européens, et de la fécondation réciproque des talents et des moyens.

Pierre Berthomieu, Jean-Loup Bourget, Bernard Eisenschitz, Vienne et Berlin à Hollywood, PUF
Les auteurs répondent à une question centrale, celle de la présence des artistes d'origine germanique dans le cinéma américain, avant, pendant et après la période hitlérienne, de 1920 à 1960. Ils insistent à la fois sur l'apport singulier de certaines personnalités et sur l'importance des relations et des transferts entre les deux aires culturelles.

Gene Gutowski, De l'Holocauste à Hollywood ou Le triomphe de la vie, Noir sur blanc
Récit autobiographique du producteur de films, qui, juif d'origine polonaise, échappa à l'Holocauste dans les années 1940, puis fréquenta le milieu du cinéma et de la jet-set à Londres dans les années 1960, jusqu'à sa consécration hollywoodienne.

Neal Gabler, Le royaume de leurs rêves : la saga des Juifs qui ont fondé Hollywood, Calmann-Lévy
Critique et historien du cinéma, l'auteur retrace l'itinéraire personnel des fondateurs d'Hollywood, Juifs originaires d'Europe centrale pour la plupart : Adolph Zukor, Carl Laemmle, Louis B. Mayer, les frères Jack et Harry Warner, Harry Cohn... Il fait revivre l'âge d'or des grands studios de cinéma américains pendant la première moitié du XXe siècle.

Brigitte Gauthier, Histoire du cinéma américain, Hachette supérieur
L'histoire du cinéma américain, des origines au dernier Festival de Cannes. Un parcours chronologique est proposé, donnant une vision claire et précise de l'évolution des genres, des tendances de la production et des goûts du public en fonction du contexte politique.

Jean-Baptiste Thoret, Le cinéma américain des années 70, Cahiers du cinéma
Dresse un panorama des métamorphoses survenues dans le cinéma américain à partir de la fin des années 1960, privilégiant deux paramètres pour analyser la période 1967 à 1980 : l'espace et l'énergie.

Jean-Pierre Coursodon, Bertrand Tavernier, 50 ans de cinéma américain, Omnibus
Principalement centré autour des scénaristes et réalisateurs, ce livre n'oublie pas pour autant l'industrie cinématographique hollywoodienne depuis 1939 avec ses studios, ses lois, sa censure, ses acteurs.

Jean-Luc Douin, Dictionnaire de la censure au cinéma, PUF
Placé sous le signe du plaisir autant que de l'information, ce dictionnaire, où tous les cas sont abordés par acteurs, cinéastes, films, pays, thèmes, montre que la censure cinématographique est multiforme, qu'elle mutile, coupe, saisit, séquestre, brûle, bafoue les droits d'expression.

Jean-Loup Bourget, Hollywood, la norme et la marge, Armand Colin
Ouvrage didactique qui tend à expliquer dans une première partie, le contexte historique du cinéma hollywoodien classique de 1940 à 1960. Une deuxième partie est consacrée au contexte idéologique et culturel avec le cinéma engagé des années 30, puis la Guerre froide, tandis qu'une troisième partie s'intéresse aux rapports entre Hollywood et les autres cinématographies.

Bibliographie