Le 3 mars 1983 disparaissait la légende Hergé. 

Génie de la ligne clair nous lui devons notamment Les aventures de Tintin, Quick et Flupke ou encore Jo, Zette et Jocko pour ne citer qu’eux.

Aujourd’hui nous vous proposons un petit retour sur cet homme qui marqua à tout jamais la bande dessinée franco-belge, international et l'imaginaire collectif de bon nombre d’entre nous.

“Les plus grandes aventures sont intérieures” ainsi s’exprimait celui que l’on nomme le père de la bande dessinée européenne. Ses premiers pas dans le 9eme art se font en 1924, date même à laquelle il créé son pseudonyme Hergé (alliance de ses initiales R G pour Georges Remi) et peu de mois après il intègre les rangs du quotidien “Le petit vingtième” et c’est au sein de cette revue que le reporter Tintin verra le jour en 1929, dans son supplément plus précisément. Un an après le premier album des aventures de Tintin et Milou est publié avec Tintin au pays des soviets. Les premières aventures rocambolesques du jeune reporter seront l’occasion de démocratiser l’emploi des bulles (ou phylactères) dans la bande dessinée européenne, même si ce procédé était déjà d’actualité avant l’arrivée d’Hergé. Le premier volume peut surprendre au vu de son dessin en opposition aux futures aventures. En effet l’artiste ayant peur que l’impression ne rende pas hommage à son trait, décida de volontairement s'écarter de ce qu’il pouvait proposer dans “le petit vingtième”. Enfin autre trait que partageront les deux aventures suivantes, que sont Tintin au Congo et Tintin en Amérique, une publication en noir et blanc. Ces deux dernières seront proposées au grand public dans des versions couleurs mais également réécrite pour le récit se déroulant en Afrique avec l’aide du père de Blake et Mortimer : Edgar P. Jacobs.

Suite à des débuts parfois critiqués, parfois taxé de véhicule de clichés politique, Hergé commence à suivre une veine plus réaliste et littéraire avec Les cigares du Pharaon. Mais d’après l’essayiste Benoît Peeters c’est la cinquième aventure du reporter, Le lotus bleu, qui marquera une rupture nette et l’entrée de Tintin dans une nouvelle ère en livrant un récit documenté, authentique et loin des clichés et représentations dont il a pu usé dans les premières aventures de notre héros à la houpette. Au fur et à mesure des récits, notre aventurier se laissera séduire par une pluralité d’autres thèmes : la science, la piraterie, la conquête spatiale…

Toutefois, avec l’invasion allemande en 1940, Hergé connaîtra certains déboires notamment des accusations de collaborations avec l’envahisseur alors que d’après le créateur le rayonnement de son œuvre est plus important qu’appliquer une certaine éthique. Lavé de tout soupçon à la fin de la guerre, il entreprend de créer en 1946 le légendaire “Journal de Tintin”. S’en suivront les pré-publications et publications des aventures suivantes toutes, encore une fois, richement documentées et s’approchant de thèmes différents à chacune des nouvelles sorties.

Mais Hergé n’est pas que le créateur du reporter à la houpette Tintin. En 1930, Le petit vingtième accueille la première planche humoristique de Quick et Flupke. Dans cette bande dessinée nous suivons les aventures rocambolesques et humoristiques de deux jeunes enfants : Quick et Flupke. Maladroit, déjouant l’ordre et l’autorité des plus âgés, ils sont un “anti-Tintin”, permettant alors au créateur une certaine liberté un peu plus limitée à l’avenir avec les aventures de Tintin et Milou.

En 1936 il propose dans les pages du magazine “Coeurs vaillants” les premières aventures de Jo, Zette et Jocko. Bande dessinée orientée pour la jeunesse, Jo et Zette sont frères et sœurs et évoluent dans un milieu familial réaliste rendant donc l’attachement et l’identification aux personnages plus facile et ludique pour les enfants. Mais les amours de Hergé tel que l’aventure et la science-fiction restent tout de même au cœur des récits.

Génie de la bande dessinée franco-belge mais au rayonnement international, Hergé aura marqué bon nombre de lecteurs avec des créations originales et parlant au plus grand nombre. S’étant inscrit dans l’imaginaire collectif mondial, Tintin reste sa plus grande création mais ne nous limitons pas au journaliste belge, car Georges Remi aura fait rêver, rire et voyager d’innombrables lecteurs et cela n’est pas prêt de s’arrêter car la découverte n’a pas d’âge et surtout de limite.