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Jean-Paul II

Publié le 07/09/2011
Jean Paul II sera béatifié le 1er mai 2011, deuxième dimanche après Pâques, jour de la Divine Miséricorde. La date avait été annoncée officiellement par Benoît XVI le 17 janvier dernier, faisant ainsi de ce procès de béatification le plus rapide de l'Histoire.
Déjà, le 8 avril 2005, lors des funérailles du pape, de la clameur de la foule rassemblée place Saint Pierre à Rome jaillissaient des "Santo Subito" ("Saint tout de suite"), témoignages d'une ferveur populaire exceptionnelle.

Il faut dire que Jean-Paul II a marqué les esprits. Son pontificat de 26 ans en fait le troisième plus long de l'Histoire de l'Église, après celui de Saint Pierre et celui de Pie IX. Il est aussi le premier pape non-italien en quatre siècles et demi et le tout premier pape slave de l'histoire.

Avant d'être élu à la tête de l'Église en 1978, Karol Wojtyla, né en 1920, a été tour à tour auteur et acteur de pièces de théâtre puis ouvrier dans la Pologne occupée par les nazis, avant de devenir prêtre en 1946. En 1958, à l'âge de 38 ans, il est nommé évêque auxiliaire de Cracovie par Pie XII, faisant de lui le plus jeune évêque de Pologne. Après avoir participé activement au concile Vatican II ( 1962-1965), il est nommé archevêque de Cracovie en 1964 puis créé cardinal par le pape Paul VI trois ans plus tard. Le 16 octobre 1978, Karol Wojtyla est élu pape, succédant ainsi à Jean-Paul 1er, mort prématurément. Il prend le nom de Jean-Paul II.

Plusieurs aspects de son long pontificat peuvent expliquer l'immense influence que Jean-Paul II a eu sur son époque. Pape "globe-trotter", pape fédérateur, pape diplomate, il a su au cours de ses très nombreux voyages défendre les positions sociales de l'Église, issues pour certaines des réformes de Vatican II, et prendre position en faveur de la dignité humaine et de la défense des Droits de l'Homme. Il a pu ainsi jouer un rôle important dans la chute du bloc soviétique comme dénoncer les excès du capitalisme.

Par ailleurs, sa volonté de rapprocher les religions a largement permis d'améliorer les relations de l'Église catholiques avec les Orthodoxes, les Anglicans ainsi que les Juifs, et d'instituer pour la première fois une grande réunion inter-religieuse à Assise en 1984. On lui doit également de grands rassemblements populaires, tels que les Journées Mondiales de la Jeunesse créées en 1985, ou encore le Jubilé de l'an 2000 qui a regroupé des millions de fidèles.

Même s'il a été vivement critiqué sur ses prises de positions en matière de contraception et de bioéthique, Jean-Paul II a été l'un des papes les plus populaires, et certainement l'une des personnalités les plus marquantes du XXéme siècle.

Si le procès de béatification s'est imposé à la communauté catholique comme une évidence, il n'a pourtant pas été une long fleuve tranquille. Tout est allé très vite : à peine 26 jours après son élection, le 13 mai 2005, le nouveau pape Benoît XVI annonce l'ouverture de la cause de béatification de son prédécesseur. Depuis sept siècles, on n'avait jamais vu l'Église agir aussi vite. Jean-Paul II lui-même avait transgressé la règle qu'il avait fixée en 1983 en faveur de Mère Teresa, voulant que cinq ans se soient écoulés entre le décès et l'ouverture de la cause, puisqu'il n'avait attendu que deux ans après la mort de la religieuse.

Dès lors, tout s'est enchaîné très vite, même si chaque étape réglementaire a été respectée. De novembre 2005 à avril 2006, sous la houlette du père Slawomir Oder, postulateur de la cause, commence l'exploration titanesque de la vie du défunt pape, visant à confirmer ou infirmer sa « réputation de sainteté » . Des milliers de témoignages arriveront spontanément sur le site Internet du diocèse de Rome. En janvier 2006, Oder annonce que l'Église se penche sur le cas d'une mystérieuse religieuse française qui aurait été miraculeusement guérie de la maladie de Parkinson par l'intercession de Jean Paul II, ce qui atteste de son efficacité auprès de Dieu. Deux ans jour pour jour après la mort du pape polonais, le diocèse de Rome clôt son enquête et passe le dossier à la Congrégation pour la cause des saints. Le 16 novembre 2009, ils se prononcent en faveur de la reconnaissance des « vertus héroïques » du pape polonais, à savoir son exemplarité humaine et chrétienne.

Entre-temps, deux polémiques éclatent. D'abord, une amie d'enfance de Wojtyla publie 41 lettres tirées de sa correspondance avec lui et annonce qu'elle fera publier après sa mort une pleine valise d'autres missives. Puis c'est au tour du postulateur, Slawomir Oder, de défrayer la chronique. En janvier 2010, il publie un livre (Pourquoi il est saint) dans lequel il révèle des faits de la vie de Jean Paul II, et notamment qu'il se flagellait avec une ceinture de cuir, rumeur que la Congrégation a fortement démentie.

Dernier rebondissement en mars 2010 : un neurologue polonais suggère que sœur Marie Simon-Pierre n'a peut-être jamais souffert de la maladie de Parkinson, mais d'une autre maladie provoquant les mêmes symptômes. Elle n'aurait donc pas été guérie d'une maladie incurable. Une fois de plus, la Congrégation dément. En octobre 2010, la guérison inexpliquée est établie par les médecins, dissipant les doutes sur le diagnostic de la maladie de Parkinson. Le miracle est ensuite entériné par un panel de théologiens, puis de cardinaux, d'où la décision finale du 14 janvier dernier, qui ouvre la voie à la béatification.


Illustration : © Leja

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