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Jorge Luis Borges

Publié le 24/10/2006
Invité par L'Instituto Cervantes, Jean-Pierre Bernès a traduit et édité le génie argentin dans la Bibliothèque de la Pléiade. Petite présentation du "Sphinx de Buenos Aires."

Jorge Luis Borges est né à Buenos Aires. Depuis sa plus tendre enfance, Borges est bilingue. Il est devenu aveugle assez jeune, ce qui eut une forte influence sur ses écrits. N'ayant jamais appris le braille, il dut compter sur sa mère pour l'aider, puis sur son assistante Maria Kodama.

Après la Première Guerre mondiale, il passe trois ans à Genève où il étudie au lycée. En 1920, Borges part en voyage avec sa famille en Espagne . Il devient membre d'un mouvement littéraire d'avant-garde ultraïste. Son premier poème, Hymne à la mer, écrit dans le style de Walt Whitman, est publié dans le magazine Grecia. En 1921 il retourne à Buenos Aires où il fonde des revues, et traduit notamment Kafka et Faulkner, publie des poèmes et des essais.A la fin des années 1930, il publie l'Histoire universelle de l'infamie, qui le fait connaître en tant que prosateur.

Il écrit aussi des poèmes et publie des critiques littéraires. Il est également l'un des auteurs des récits policiers parodiques signés Bustos Domecq, écrits en collaboration avec son ami Adolfo Bioy Casares, et de chansons sur des musiques de Astor Piazzola. Il traite souvent de la nature, de l'infini,de la réalité et de l'identité.

Borges fut découvert dans les années 1960 par la critique internationale. Si l'écrivain Roger Caillois fut l'un des premiers à en parler en France, c'est la revue Planète qui le fait connaître du grand public. Il est considéré, de même que Gabriel García Marquez, comme l'un des fondateurs de l'école latino américaine du réalisme magique et ses oeuvres sont largement appréciées.

Son premier mariage en 1967 avec Elsa Astete Millán dure trois ans. Après son divorce, il retourne chez sa mère. Pendant ses dernières années, Borges vit avec son assistante Maria Kodama. Ils publient ensemble des extraits de leur journal Atlas, puis se marie en 1986, quelques mois avant sa mort. A la fin de sa vie, il est nommé directeur de la Bibliothèque nationale de Buenos Aires mais il renonce à son poste lorsque Juan Perón est réelu Président en 1973.

Son ami Jean Pierre Bernès qu'il avait connu lorsque celui ci était conseiller culturel à l'ambassade de France à Buenos Aires, le retrouvait quasi quotidiennement pendant six mois afin de préparer de concert une édition critique à la Pléiade. Toutes leurs conversations étaient enregistrées sur un magnétophone et Bernès explique que Borges “l'a condamné à être sa mémoire”. Ensemble, ils ont enregistré 122 cassettes de 90 minutes.

Ses oeuvres complètes paraissent traduites par Jean Pierre Bernès dans la Pléiade en 1993 et 1999. La critique salue chapeau bas la qualité de l'édition. Vite épuisées, elles ne seront pas réeditées. En effet Maria Kodama, détentrice des droits, empêche toutes réeditions, sans modification de sa part. Elle intente plusieurs procès contre Bernès mais ils sont tous déboutés et ses appels sont rejetés.

En fin de compte, Bernès a tout de même l'intention de publier les oeuvres de son ami après la mort de Maria Kodama et après sa propre mort.

Une reconnaissance internationale

La reconnaissance internationale de Jorge Luis Borges commence au début des années 60.

En 1961, il reçoit le Prix Formentor qu'il partage avec Samuel Beckett. Alors que Becket est bien connu et respecté dans le monde anglophone, Borges est inconnu et non traduit, ce qui ne manque pas de susciter la curiosité des lecteurs anglophones.

Le gouvernement italien le surnomma Commendatore et l'université du Texas à Austin le recrute pour un an. La première traduction de son œuvre en anglais date de 1962, avec des lectures en Europe et dans la région des Andes les années suivantes.

Quand Juan Péron revient d'exil et est réelu Président en 1973, Borges renonce à son poste de directeur de la Bibliothèque nationale de Buenos Aires.

En 1979, Borges reçoit le Prix Cervantes.

En 1983, il reçoit la Légion d'Honneur.

Borges est mort d'un cancer à Genève en 1986 ; il avait choisi de retourner à la fin de sa vie dans la ville où il avait étudié. Il a été incinéré au cimetière des Rois à Buenos Aires.



Ce dossier a été réalisé avec l'aimable collaboration de l'Instituto Cervantes de Bordeaux.
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Bibliographie