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L'Or bleu

Publié le 29/09/2003
Chronique d'une pénurie annoncée...

La planète bleue, c'est ainsi que nous appelons la terre à cause des océans qui la recouvrent. Mais seule une infime partie de cette eau est potable et accessible car l'eau des océans, trop salée, ne peut être utilisée telle quelle.

Richesse mal répartie, pollution grandissante, l'état des lieux de nos ressources en eau est préoccupant. Pour cela il suffit de consulter l'Atlas mondial de l'eau pour voir l'ampleur de la pénurie qui nous attend : disparition prochaine de certains lacs, situation de "stress hydraulique" pour l'Afrique d'ici 2025...

Le bilan humain est tout aussi désastreux : d'un côté il y surconsommation dans les pays où l'eau coule en abondance et de l'autre côté la mort à petit feu de millions de personnes qui n'ont pas accès à une eau saine. Car le droit à l'eau a un prix: nous dépensons des milliards pour chercher, puiser, transporter, assainir et traiter ce liquide précieux. Roger Cans dans La ruée vers l'eau démonte les mécanismes industriels et financiers mise en jeux pour que l'eau arrive jusqu'à nos robinets et sur notre facture. Ce droit est dénié aux pays qui n'ont pas les moyens d'une telle dépense.

Il n'est donc pas étonnant qu'à l'aube du XXIè siècle la question de l'eau se pose dans les parties du globe déjà fragilisées pas des conflits identitaires ou religieux: la ressource en eau et son accès déterminent désormais les politiques nationales. L'eau est devenue un enjeu géopolitique: la question est au centre des discussions israélo-palestiniennes, elle empoisonne régulièrement les relations entre la Turquie et ses voisins Syriens et Irakiens... Et à ce jour, toutes les négociations ont échoué.

A ces conflits il faut ajouter deux facteurs aggravants: les activités humaines et le changement climatique. L'homme prélève plus qu'il n'en consomme et ses activités industrielle et agricole polluent régulièrement rivières, cours d'eau et nappes phréatiques. La récente canicule qui s'est abattue sur l'Europe vient nous rappeler que le climat n'est plus clément: la hausse de la température a crée une sécheresse désastreuse pour l'agriculture et fragilisé le patrimoine forestier européen.

Au sommet de la Terre de Rio en juin 1992, les Chefs d'Etats et de gouvernements ont inscrit un programme destiné à la protection de l'eau sous toutes ses formes. Ce programme a été renforcé à Johannesbourg en 2002. La question qui se pose désormais est de savoir combien de sommets aurons-nous besoin pour que le geste rejoigne la parole et qu'on ne soit obligé de faire comme nos ancêtres : prier pour la pluie.