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Le « lion » Joseph Kessel fait son entrée dans la Pléiade.

L'inclassable romancier rejoint enfin la prestigieuse collection de Gallimard, quarante-et-un ans après sa mort.
Une actualité de Sylvain
Publié le 06/06/2020
À l’occasion de la Quinzaine de la Pléiade, pour l’achat de trois volumes de la collection, un Album Joseph Kessel vous sera offert par la librairie Mollat.

Ce n'est pas un écrivain mais une légende qui entre dans la Pléiade :Joseph « Jef » Kessel, l'inclassable journaliste-romancier, témoin engagé de la marche du monde, baroudeur et membre de l'Académie française, rejoint, à quelques mois d'intervalle, son ami Romain Gary au Panthéon de la littérature.

De ses quatre-vingt romans et récits, seule une petite vingtaine est retenue dans cette édition présentée en deux volumes. Le tome 1 s'ouvre avec l'un des premiers textes (et premier succès commercial de l'écrivain) « L'Équipage » (1923) ; le tome 2 se clôt sur le roman qui l'a définitivement consacré : « Les Cavaliers » (1967). L'un des grands mérites de cette édition est de juxtaposer des ouvrages relevant de la fiction, du récit, du reportage ou de ce que l'écrivain aimait à nommer « documentaire ».

Joseph Kessel a vécu sa vie comme comme un roman et donné à ses reportages la vie qui anime la fiction. Si les pays qu'il a traversés, de l'Irlande désunie à l'Afghanistan déchiré, sont des « théâtres d'opérations », ce qui le captiva, derrière l'aventure, c'est l'aventure intérieure, le roman intime de chaque homme. Reporter et romancier inclassable, Kessel fut un homme libre, pressé, excessif, intimidant, sincère, fraternel, aussi tourmenté que le siècle dans lequel il vécut. Sa vie aventureuse, souvent héroïque, fait corps avec son œuvre.

Né en janvier 1898 en Argentine, de parents juifs russes, il passe sa petite enfance sur les bords de l'Oural avant de s'installer en France avec sa famille à l'âge de dix ans. La suite est connue. Études brillantes, engagé volontaire en 1916. Il termine la guerre aviateur avec la médaille militaire et la croix de guerre. Paradoxalement, il n'obtiendra la nationalité française qu' en 1922 seulement. Parce qu'il entend être « témoin parmi les hommes », il suit le drame de la révolution irlandaise, explore les bas-fonds de Berlin, vole sur les premières lignes de l'Aéropostale avec Mermoz, navigue avec les négriers de la mer Rouge. En 1940, il rejoint naturellement la Résistance et s'engage dans les Forces Françaises Libres du général de Gaulle. En mai 1943, il compose avec son neveu Maurice Druon les paroles du « Chant des Partisans », qui deviendra le chant de ralliement de la Résistance. En hommage à ses combattants, il publie « L'Armée des ombres ». Il achève cette guerre, capitaine d'aviation et, de nouveau, décoré de la croix de guerre. À la Libération, il reprend son activité de grand reporter, assiste à la naissance d'Israël, suit le procès de Nuremberg, voyage en Afrique, en Birmanie, en Afghanistan... Il collectionne les aventures, les guerres, les femmes, les alcools forts, les drogues douces, les romans, la gloire, les honneurs et les malheurs... François Mauriac, dans son Bloc-notes, résume ainsi sa vie : « Il est de ces êtres à qui tout excès aura été permis, et d'abord dans la témérité du soldat et du résistant, et qui aura gagné l'univers sans avoir perdu son âme ».

Kessel en Pléiade

Kessel chez Gallimard

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