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Le questionnaire pour auteurs confinés #5 Stephen Carrière

Publié le 10/05/2020
Sylvie Hazebroucq a conçu un questionnaire que nous avons soumis aux auteurs, confinés comme tout le monde. Entre état d'âme et état des lieux ils nous parlent de leur vie d'aujourd'hui. Cette semaine, pour conclure, l'écrivain et éditeur Stephen Carrière.
Le questionnaire pour auteur confiné de Sylvie Hazebroucq pour la librairie Mollat
#5 Stephen Carrière

1. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ? 
Entrer dans une librairie, acheter un livre, le lire en terrasse d’un café parisien, y croiser une amie, l’embrasser. Ou croiser un livre, entrer dans une amie, embrasser une terrasse, lire un café, acheter une librairie. Bref il est temps que ça cesse !

2. Quel est le temps fort de vos journées en ce moment ? 
Les longues plages de lecture.

3. À quel récit littéraire vous fait penser le mot confinement ? 
Aux manuscrits de mes auteurs qui me permettent de m’en évader.

4. Dans quel livre aimeriez vous être confinée ? Avec quel (s) personnage (s) ?
J’ai toujours rêvé de trinquer au mezcal avec Geoffrey Firmin d’"Au-dessous du volcan" de Malcom Lowry


5. Dans quelles circonstances vous viennent vos grandes idées ? Regrettez-vous vos grandes idées quand vous les appliquez ? 
Elles me viennent saoul. Je les regrette toujours. Puis j’ai d’autres idées, sobre, des bonnes cette fois. Elles m’ennuient vite. C’est pour ça que je bois.

6. Quelles odeurs vous font chavirer ? 
Le cuir, le vieux papier, l’herbe coupée, la vanille, la sueur de cheval, la peau chauffée au soleil.

7.Quel souvenir vous rassure ?
Les mauvais. Parce qu’ils sont derrière moi.

8.Qu’est-ce qui peut vous rendre dépendant? êtes-vous, par exemple, menacé d’addiction actuellement ? 
Je suis dépendant à tout ce que j’aime et j’aime beaucoup trop de choses.

9. Une émotion vous submerge : quel endroit de votre corps trinque le plus ? Comment ? 
Le dos.

10. Quel geste ou mouvement effectuez-vous tout le temps sans vous en rendre compte ? Pourquoi faire ? Est-ce que ça marche ? 
Je caresse mon crâne chauve. Pour faire repousser mes cheveux. Échec tragique.

11. Qu’êtes-vous susceptible de faire quand vous perdez le contrôle ? cochez la ou les bonnes réponses : 
allumer une cigarette | fermer longuement les yeux |réviser les gros mots que vous connaissez | dire n’importe quoi si possible très fort |exécuter une figure de yoga quel que soit le lieu où vous vous trouvez |nommer calmement les raisons de votre énervement | passer compulsivement des coups de téléphone | jeter ce qui se trouve sous votre main | effectuer des tâches ménagères | regarder des séries successivement | boire un remontant avec une personne douée d’une écoute reposante | faire du sport | vous isoler | lire un livre .
à qui avez vous piqué ce geste et depuis quand ? 

Je la déteste pour cela. Elle se reconnaîtra. L’âge de 25 ans.

12. Citez une de vos caractéristiques que vous aimez et détestez à la fois ? en quoi ?
Je trouve parfaitement inutile de me détester dans le détail. J’ai suffisamment de mal avec ma globalité.

Comment vivez-vous vos contradictions en général ?

Je ne me contredis jamais, les autres aiment trop ça. Et moi, j’aime trop les autres pour les en priver.

13. Quelle lecture vous console ? Précisez.
Les bulletins scolaires de ma fille.

14. Qu'écrivez-vous en ce moment ? un extrait ? 
Des quatrièmes de couverture pour des livres que nous allons publier.

15. Comment écrivez-vous en ce moment ?
Sur un clavier, dans une cuisine, au sein d’un foyer joyeux et bruyant.

16. Quel genre de littérature correspond à votre sommeil ?
L’Ane d’or d’Apulée.

17. Avez-vous une question récurrente ou tout à fait liée à la situation ? laquelle ? d’où vient elle ? 
« Qu’est-ce qu’on mange ? » De ma famille.

18. Si internet disparaissait, à qui écririez vous une lettre ? que dirait elle ?
À ses futurs inventeurs. Elle serait courte : « Avez-vous bien réfléchi ? »

19. Avez vous un échange sous forme de correspondance avec quelqu’un actuellement ? que vous apporte cette écriture-lecture ?
Non.

20. Comment vivez-vous l’interdit en général ? Aujourd’hui précisément ?
J’entretiens une passion sauvage pour la contrainte et une douce méfiance pour l’interdit.

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