LPL (pour lire pas lu) : Ce petit manuel de l'observateur critique des médias est le fruit du travail de la coopérative indépendante de diffusion Co-errance et d'Acrimed (observatoire critique des médias) est vise à apporter un décryptage du traitement de l'information par les médias "officiels". "La critique des médias est en passe de devenir un produit médiatique comme un autre, à en juger par la multiplication des émissions convenues, des médiateurs conformes et des "enquêtes" baclées. Mais il s'agit d'une affaire trop sérieuse pour être abandonnée aux seuls journalistes ou aux experts médiatiques. La critique des médias est encore trop peu l'affaire de tous ceux qui sont engagés dans la contestation de l'ordre social - et donc médiatique. Elle peut, elle doit le devenir. L'objectif de ce petit manuel est d'y contribuer."

Précisons que la vocation de Co-errance est de développer des stratégies alternatives de diffusion par la multitude de collectifs, d'associations, d'auteurs, de réalisateurs qui entrent en résistance, qui inventent et produisent des œuvres (revues, livres, films documentaires ou de fiction, production audio, photographie) et qui refusent d'adhérer au système médiatique officiel. Co-errance diffuse les films de Pierre Carles que vous pouvez d'ailleurs trouver dans notre rayon Sciences-humaines.

Almanach critique des médias
Les auteurs de cet almanach appartiennent tous au mouvement de la contre-culture médiatique, travaillent pour des journaux indépendants ou des sites critiques des médias. Ils proposent un éclairage impertinent du système médiatique français.

La tyrannie de la communication , Igancio Ramonet
Le rédacteur en chef du Monde Diplomatique, dans cet ouvrage devenu désormais un classique du genre, pointe du doigt la communication, dénonce ses instruments et son rôle dans les processus d'aliénation et d'oppression idéologique. « S'informer demeure une activité productive, impossible à réaliser sans effort et qui exige une véritable mobilisation intellectuelle. Une activité assez noble, en démocratie, pour que le citoyen consente à lui consacrer une part de son temps et de son argent et de son attention.» ou encore « L'information n'est pas un aspect de la distraction moderne, elle ne constitue pas l'une des planètes de la galaxie divertissement ; c'est une discipline civique dont l'objectif est de construire des citoyens. »

Médias Crisis , Peter Watkin
Peter Watkin, cinéaste et critique anglais, rebelle et travailleur acharné, dénonce depuis les années 60 les mass médias audiovisuels. Frappé par la censure, il continue malgré tout à tourner et diffuser son travail. Il prône un processus alternatif et démocratique dans le champ de l'audiovisuel.

Black List de Kristina Borjesson
Journaliste et productrice américaine  indépendante, Kristina Borjesson a recueilli les témoignages de 15 de ses confrères qui ont tous connu des pressions – c'est un euphémisme – suite à des enquêtes sur des sujets ou affaires sensibles (vol TWA, O.J. Simpson, crach, élections présidentielles de 2000, etc…) Au-delà des récits, il s'agit bien ici d'une critique étayée des médias américains et de leurs rapports au pouvoir et à l'économique.

Médias et conglomérats : un regard sans concession sur les coulisses de l'industrie des médias aux Etats-Unis
Le ton est donné dès le sous-titre ! Une dizaine de spécialistes du monde des médias analyse les conséquences de l'emprise croissante des conglomérats sur les médias dans toute leur diversité. Dès lors que l'ensemble du système des médias semble inféodé à l'économique, se pose la question de la création, de l'information et de la culture. Notons que la première publication de ce texte, en 1997 aux Etats-Unis a été réalisée par The New Press, maison d'édition créée et dirigée par André Schiffrin, commentateur critique s'il en est de cet univers des médias et de l'édition. Nous disposons en édition française de deux titres : Le contrôle de la parole et L'édition sans éditeur aux éditions La fabrique.

Sur la télévision, Pierre Bourdieu
"On sait qu'il y a une proportion très importante de gens qui ne lisent aucun quotidien; qui sont voués corps et âme à la télévision comme source unique d'information. La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d'une population. Or, en mettant l'accent sur les faits divers, en remplissant ce temps rare avec du vide, du rien ou du presque rien, on écarte les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques."
Cette phrase écrite en 1996 n'est pas sans rappeler les propos récents d'un grand directeur de chaîne sans complexe. Dans ses cours donnés au Collège de France, le sociologue Pierre Bourdieu analysait les mécanismes qui pervertissent le devoir d'informer du petit écran ainsi que le pouvoir symbolique que les médias se sont octroyés dans des champs aussi variés que le champ littéraire, artistique, juridique ou encore scientifique.

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