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Mexico, Mexico : les modernes

Publié le 10/03/2009
Après les classiques, voici quelques modernes. Ceux que, en chair et en os, vous pourrez croiser au salon du Livre de Paris.
Comme promis, voici le deuxième volet de notre sélection  autour du Salon du livre consacré au Mexique. Figureront ici les nouveautés, qu'il s'agisse de tout jeunes écrivains ou d'auteurs confirmés.
Ainsi, commençons par deux livre plutôt génériques qui vont vous permettre d'appréhender ce pays dont la culture ne cesse de constituer une source d'inspiration pour les écrivains et les artistes. Aussi Jean-Claude Carrière a-t-il récidivé dans la collection des très agréables Dictionnaires amoureux : après avoir écrit le volume consacré à L'Inde, il s'est attaqué au Mexique et nous livre une bonne centaine d'articles parmi lesquels comptent évidemment Frida Kahlo et le Quetzalcoatl...
Les éditions Métailié, dont le catalogue comprend une grande variété d'auteurs latino-américains, a sorti cette année un recueil intitulé Des nouvelles du Mexique. Celui-ci offre un panorama de la littérature mexicaine des plus intéressants, allant de Paco Ignacia Taibo II à Jorge Volpi, en passant par Guillermo Fadanelli et bien d'autres encore.
Le dernier roman de ce dernier, Boue, vient d'ailleurs de paraître, toujours aux éditions Bourgois. La passion se trouve au coeur de ce superbe livre que nous vous recommandons chaudement car il y aest question de désir brûlant.  
Bien son auteur vive aujourd'hui à Barcelone, le dernier livre d'Enrique Serna, Quand je serai roi, se déroule bel et bien dans le Mexique d'aujour'hui. Ce roman aux accents tragicomiques met en scène des personnages hauts en couleur dans une langue à la fois cruelle et puissante.
Jorge Volpi se retrouve une fois de plus au coeur de l'actualité avec Le jardin dévasté, un roman intimiste non dénué de violence qui est certain de ne pas laisser le lecteur indifférent. Un témoignage effroyablement efficace !
Avec Les Violettes sont les fleurs du désir, Ana Clavel nous plonge dans un univers à la limite du scandaleux avec ce père de famille qui va créer une série de poupées pour lui servir de substitut afin de canaliser son désir pour  sa fille.
Les éditions la Différence publient cette année un grand nombre d'auteurs mexicains, dont deux romans de Vilma FuentesLa castañeda et Gloria – qui confirment son talent de conteuse.
Le Dossier de l'attentat que l'on doit à Alvaro Uribe s'est inspiré d'un événement réel de l'histoire du Mexique, à savoir la tentative d'assassinat sur la personne du président, Porfirio Diaz, à l'occasion d'un défilé militaire en commémoration du 80e anniversaire de l'indépendance. Un récit haletant !
Mu par l'ennui, le narrateur de Chambres pour personnes seules, de J.M. Servin, se retrouve en pleine nuit devant un combat de chiens. Que peut-il bien lui passer par la tête pour qu'il décide de prendre part à ce carnage, telle est l'une des questions qui sous-tendent ce récit aux allures de cauchemar.
Avec David Toscana c'est un livre du Nord mexicain qui nous est offert, une région aride d'où jaillit cette histoire de bibliothécaire sans lecteur qui s'est imposé de lire tous les livres qu'on lui a confiés et qui va se mettre à confrondre réel et fiction lorsqu'un fait divers va survenir. El ultimo lector est un grand livre.
Alvaro Enrigue est plutôt un tenant de cette littérature intellectuelle très recherchée : ses Vies perpendiculaires est un roman vertigineux sur la transmigration des âmes vue à travers le douloureux parcours d'un garçon porteur de cent vies précédentes. Mieux qu'un tour de force : une réussite incontestable.
Quel rapport entre un gynécologue porté sur la chose et un petit garçon malmené par sa famille ? Il n'y a que l'onirisme inquiétant de Mario Bellatin pour donner corps à cette rencontre et nous laisser muets d'étonnement. Une fable ce  Jeu de dames ? Peut-être...
Ines Arredondo a marqué de son empreinte les lettres mexicaines avec de rares recueils de nouvelles psychologiques qui pointent le malaise des femmes de l'après-guerre. Une belle anthologie nous est proposée par Les fondeurs de brique dans Les Miroirs. Précisons cependant que cette dame est morte en 1989.
D'origine italienne, Fabio Morabito est avant tout poète : on retrouve son art de l'ellipse dans un recueil de Mots croisés dont la solution n'est pas aussi facile que cela...
Guillermo Arriaga est toujours fulgurant et très à l'aise dans ce Mexique violent dont il exploite à merveille les fulgurances. Le recueil Mexico quartier sud permettra de s'en faire une glaçante idée. Ames sensibles s'abstenir.
Mariachi met en scène dix hommes traitres, trahis ou en passe de l'être ; ils sont manipulés par Juan Villoro avec une évidente dextérité et nous donnent à voir une certaine réalité du Mexique d'aujourd'hui, mélange d'américanitude et d'hébétude...
Alain-Paul Mallard est malgré son patronyme un Mexicain pur sucre, il en a les folies auxquelles il ajoute son intelligence, sa subtilité et un art de visiter sa propre vie avec virtuosité. Ses Recels ne sont pas du vol.
Et pour finir, le pape des lettres mexicaines, Carlos Fuentes qui s'est taillé une réputation grâce à ses grands romans mais s'offre un recueil de nouvelles où il peut donner libre cours à son art du portrait : Le bonheur des familles par le chef de la famille mexicaine en voyage en France.

Du 12 mars au 2 avril 2009, l'Espace Beaux-Arts de la librairie présente une exposition de photographies de Gaëlle Hamalian-Testud , intitulée Nouvelles du Mexique.

Bibliographie