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MollatVox 24

Publié le 24/10/2008
Quand un libraire rencontre un autre libraire, ils parlent de librairie... et de livres.
Sylvie Latour présente Des néons sous la mer de Frédéric Ciriez, Verticales
« Les néons du sous-marin offrent aux visiteurs l'inédite signature rosé pin-up d'un bordel incandescent qui drague sa clientèle par longs flashs de sept secondes. Et quand on voit, de soir en soir, le nom de l'établissement baver sur le feuillage des grands pins maritimes centenaires qui nous dominent, je pense que c'est une réussite. »

Mêlant la satire de moeurs, l'érudition parodique, l'anticipation sociopolitique et le mélodrame portuaire, Des néons sous la mer se présente comme une fiction inclassable qui multiplie les voies d'eau pour approcher la question complexe, et ici décomplexée, de la prostitution.

Un patron modèle, de Seth Greenland, Liana Levi
Jusque-là sa vie était routinière, prévisible et rassurante. Un bon job, un modeste pavillon de banlieue, une gentille famille. Mais la mondialisation frappe à Los Angeles comme ailleurs et Marcus refuse d'assumer la direction de Wazoo Toys en Chine. Son compte en banque vire au rouge cramoisi tandis que la bar mitsvah de son fils approche. Sans compter les petits bobos d'une belle-mère à demeure. C'est alors que la mort de son frère mal-aimé semble le tirer d'affaire : Marcus hérite d'un pressing qui pourrait lui permettre de redresser la barre. Avec ce legs inespéré, il ne va pourtant pas retrouver la tranquillité, loin de là, car cette petite entreprise s'avère n'être qu'une façade pour une activité extrêmement lucrative mais fort répréhensible...

Isabelle Péradon présente De la décence ordinaire, de Bruce Bégout, Allia
Il y a, dans la pensée de G. Orwell, un mélange de lucidité pessimiste et de joie de vivre. En parcourant son oeuvre, B. Bégout cherche à définir la notion de décence ordinaire. La common decency serait ce sens moral inné qui incite les gens simples à bien agir. G. Orwell dans 1984 et Les animaux de la ferme s'est interrogé sur le rôle politique qu'elle peut jouer.

Maria Dulou présente On va le dire comme ça, dictionnaire des expressions quotidiennes, Balland
Vous les prononcez sans y penser, eux y pensent et vous l'écrivent. Ces 1500 expressions ordinaires sont ici présentées et décortiquées. Les auteurs vont à la pêche et ramènent quelques trésors d'origines, des étymologies exotiques et des perles disparues.

Céline Constantin présente Tristes revanches de Yoko Ogawa, Actes Sud, Babel.
Une jeune femme entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d'anniversaire à son fils mort depuis longtemps. Dans l'arrière-boutique, une vendeuse pleure en silence.
Un journaliste arrive dans un hôtel sur lequel il doit écrire un article. Dans sa chambre s'est installée une femme. Elle s'en va aussitôt mais ne quitte pas les abords de l'hôtel. Elle rôde en portant un curieux fardeau.
Une maroquinière confectionne pour une chanteuse de bar un sac délicat et précieux dans lequel la belle va déposer son coeur, cette étrange excroissance placée non pas à l'intérieur mais à l'extérieur de sa cage thoracique...
Dans chacune de ces onze nouvelles, un détail, parfois infime, évoque la précédente ou annonce la suivante pour former une spirale, une chaîne soutenant la trame du livre et créant ainsi une subtile mise en abyme.

Véronique Marro présente Promenades sous la lune, de Maxime Cohen, Grasset
Qu'y a-t-il de commun entre des livres de cuisine, une scène érotique méconnue de la littérature du XVIIIe siècle, les plaisirs du tabac, l'art de placer l'e muet, Venise, l'usage astucieux des maladies, le goût du champagne, Stendhal et les curieux pouvoirs esthétiques de l'ennui ? Un regard. Le regard, paradoxal, capricieux, érudit et inattendu de l'auteur de ces essais. C'est tout un monde qu'ils font défiler sous nos yeux, intérieur et pourtant ouvert aux plaisirs de la vie, terrestres comme spirituels. Et c'est à un voyage surprenant et délicieux qu'ils nous convient.