La Nuit des grands chiens malades de A.D.G.
Des hippizes, des berrichons, des arcans (et des petites pépées) au fond du
Berry s'affrontent pour une sombre histoire de terrain mal balisé (comprenez :
on nous cache quelque chose...) après le meurtre de la dévote du village
(aurait-elle eu une vie dissolue, finalement?)... Un thriller rural et
truculent, des personnages hauts en couleur : Girgassou, Wanda,
Manchon-tête-de-trèfle, l'Arsène, Pitère... racontés par Benoit, le menuisier de
la pimpante cité qu'est Saint-Vincent-du-Saux.
La Vierge de glace de MARC BEHM
Comment expliquer à son
propriétaire que l'on loue son manoir depuis deux cents ans ? Pourquoi un
vampire (le mot est lâché) mord-il des humains "sans défense" ? Vous trouverez
ces réponses dans ce roman loin du mythe tragique de Dracula, où des suceurs de
sang nocturnes, polymorphes et immortels sont confrontés à d'insurmontables
problèmes existentiels !
"Les miroirs sont beaucoup plus traîtres. Il y
en a partout. Il faut déployer des prodiges de ruses pour leur échapper.
Rends-toi compte que tu ne pourras plus aller chez le coiffeur ou chez le
dentiste...imagine sa réaction quand il promènera son petit miroir dans ta
bouche ! "
Un Privé à Babylone de RICHARD BRAUTIGAN
Une citation pour
l'ambiance : à propos d'"un flic perplexe tripotant un coupe-papier avec lequel
une femme vient d'être poignardée : "Quelqu'un aurait dû lui expliquer la
différence entre une enveloppe et une pute." Le ton est donné !
Unique
incursion dans le polar d'un auteur hippie connu par ailleurs pour sa poésie. Ce
roman pastiche maltraite allègrement les classiques tels Hammett ou Chandler.
Double parodique de Sam Spade, le privé rêveur se réfugie dans sa Babylone
intérieure, saborde son enquête par ses retards chroniques et passe son temps à
se demander comment sa blonde de cliente peut absorber toutes ces bières sans
jamais aller aux toilettes ! Il n'a pas le permis, pour les filatures c'est
ennuyeux, les bus ne vont jamais où il voudrait, de toute façon, il s'endort et
se réveille au terminus...
La Bouffe est chouette à Fatchakulla de NED
CRABB
Sur le
comté de Fatchakulla Springs règne la détestée famille Purvis. Dans la famille
Purvis, si vous demandez le grand-père, vous tomberez sur le vieil Oren Jake,
fieffé salaud (nauséabond qui plus est) qui a fait interner sa propre mère afin
d'hériter de la maison. Du jour où on retrouve sur la route une tête humaine et
où il s'avère que c'est celle du vieil Oren, les superstitions se réveillent à
Fatchakulla. Car dans le patelin, on croit dur comme fer aux fantômes qui
hantent la nuit (le fantôme local répond au doux nom de Willie le Siffleur) et
aux chats à six pattes censés porter bonheur - entre autres singularités, et
elles sont nombreuses ! - les habitants de Fatchakulla adorent les chats (ce
n'est pas un détail mais un indice capital, n'en disons pas plus). L'enquête est
confiée à Lindwood Spivey, doué de l'heureux talent de savoir tirer les choses
au clair. Considéré par les uns comme un génie, par les autres comme "une
anomalie dans le marécage génétique de Fatchakulla" , il va s'efforcer
d'identifier le meurtrier en méditant sur sa véranda, entre deux canettes de
bière, tandis que les cadavres s'amoncellent...
La Reine des pommes de CHESTER HIMES
Panique à Harlem !
Jackson passe son temps à courir : il court pour échapper aux flics qui veulent
le serrer pour trafic de fausse monnaie, il court après Imabelle, sa petite amie
qui disparaît de façon imprévisible, il court après une malle de pépites, il
court après son frère jumeau Goldy (déguisé en soeur de charité !) pour réclamer
son aide, et quand il ne court pas, Jackson passe son temps à se faire tabasser,
humilier, menacer - notamment par les inénarrables inspecteurs Ed Cercueil et
Fossoyeur Jones - personnages fétiches de Himes. L'argot black dans toute sa
gouaille !
Romans humoristiques de FRED KASSAK
Fred Kassak connu pour
ses romans adaptés au cinéma par Audiard, est un romancier complet qui n'a
succombé à aucune facilité littéraire. Ses romans, brillantes comédies de
meurtre agencées comme des vaudevilles de Feydeau, sont personnels, bien
construits et remarquablement écrits ; ils ont tous cette particularité
d'échapper au dramatique pour cerner l'humour du quotidien. Pas de grands
sentiments dans ses livres, ou quand ils sont grands, ils sont sûrement
mauvais. On pourrait alors énumérer tous ses romans, tous plus féroces et plus
drôles les uns que les autres... et l'on s'apercevrait ainsi que Kassak est un
héritier de Queneau, Aymé et Reiser, un dessinateur de la médiocrité, un peintre
du sordide, un écrivain à l'humour corrosif, humour se traduisant par des
situations cocasses, des traits d'esprit et des réflexions pertinentes. Car
Kassak qui aime jouer avec les faux-semblants, les situations et le sens des
mots, est porté par le sarcasme, la dérision et l'autodérision. Chez lui,
l'enquête est conduite avec humour, le cours des événements se charge d'ironie
et se termine par une pirouette. Ses criminels se prennent souvent les pieds
dans leurs propres machinations. Le présent volume réunit quatre romans, des
pièces radiophoniques et des nouvelles inédites.