Chargement...
Chargement...

Ne quittez pas, je vous passe Sergi Pàmies !

Publié le 16/12/2008
L'écrivain catalan Sergi Pàmies, auteur d'un impeccable Si tu manges un citron sans faire la grimace est interrogé par Fleur Aldebert, libraire et fan de toujours.
Sergi Pàmies est né à paris en 1960. Il a vécu, onze ans durant à Gennevilliers. De retour en Espagne, il a d'abord mené une double vie d'écrivain la nuit et de comptable le jour avant de publier son premier livre, Aux confins du fricandeau. Trois ans après cette première publication, il devient journaliste, collaborant à El Pais et traducteurs. On lui doit en effet des traductions en langues catalane et espagnole de romans d'Amélie Nothomb, Jean-Philippe Toussaint, des poésies d'Apollinaire ou encore l'œuvre d'Agota Kristof.

Sa vocation littéraire, il dit l'avoir vu naître durant son service militaire où, aspirant poète, il écrivait la correspondance amoureuse de certains de ses camarades illettrés. Devenant "Cyrano Pàmies" il prend goût à cet étrange exercice qui consiste à faire dire ses mots par la bouche d'un autre. Ainsi nait Pamiès l'écrivain.

Il revendique certes des influences littéraires – Quim Monzo, John Irving, Julio Cortazar ou encore Donald Westlake - mais également d'autres sources d'inspirations : le football, bien sûr, mais aussi la publicité et la musique. Formes courtes qui ne le prédisposent pas à la saga mais bien à la nouvelle, genre dans lequel, ses lecteurs le savent déjà, il excelle.

Ses personnages lui ressemblent-ils, lui si disert ? Isolés, insatisfaits, tristes ou amers, tels sont-ils. Plongés dans la non-histoire d'un présent permanent et gris. Mais le génie de Pàmies est de s'emparer de ces êtres somme toute ordinaires et de les plonger dans le tourbillon de la fiction avec une jubilation confinant à la cruauté qui leur fait bientôt perdre pied. Sergi Pàmies est aussi un écrivain des masques, celui de la peur qui se dissimule dans l'indifférence, celui de la mort qui hante ses héros, celui de la solitude…

Amateur de formes « impures », Pàmies sait convoquer toutes les narrations, télévisuelle, publicitaire, radiophonique et créer de minuscules récits où son talent de ciseleur s'exprime dans la précision et l'urgence. Rapide, pressée même, son écriture est la voix qui contemple, donne forme et véhicule une réflexion vraie sur ce qui afflige les héros de ses textes. De cela il ressort l'étrange impression que ces contes noirs sont écrits pour des lecteurs heureux. Mais Pàmies a le goût du paradoxe, et nous aussi.

Toute l'œuvre de Sergi Pàmies est traduite en français et publiée par les éditions Jacqueline Chambon. Elle consiste en trois romans et  cinq recueils de nouvelles.

Bibliographie