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On a tous en nous quelque chose de Tennessee…

Publié le 04/03/2011
Si l'on avait trouvé la recette de l'immortalité, il serait sur le point de fêter son centième anniversaire, et pourtant sa fraîcheur demeure intacte. Laissez-vous tenter par une plongée dans l'univers unique de Tennessee Williams !
2011, c'est l'année Gainsbourg, l'année Théophie Gautier, l'année Liszt, l'année Mahler... mais aussi le centenaire de la naissance de Thomas Lanier Williams. « Thomas Lanier Williams ? Inconnu au bataillon ! Qu'est-ce qui leur prend chez Mollat ?! » Mais si, bien sûr que vous le connaissez, puisqu'il s'agit tout simplement du grand Tennessee Williams, qui avait honoré le vingtième siècle de sa naissance le 26 mars 1911, et s'était éteint en 1983. Avouez que votre regard s'illumine…

La célébrité de Tennessee Williams tient avant tout à ses chefs d'œuvre dramaturgiques, joués aussi bien sur scène que pour le septième art. Pour commencer, qui n'a pas en tête la réplique légendaire « I've always depended on the kindness of strangers » (« J'ai toujours dépendu de la gentillesse d'étrangers ») prononcée par la belle Blanche DuBois, à jamais immortalisée par l'extraordinaire performance de Vivien Leigh ? Mis en scène un nombre incalculable de fois, notamment par Elia Kazan avec Marlon Brando dans le rôle de la brute épaisse, Un tramway nommé désir fait sans doute partie des pièces les plus jouées dans le monde ! En France, cette pièce mythique qui avait valu un Prix Pulitzer a son créateur a par exemple été adaptée par Cocteau dans les années 1940, ou plus récemment par Wajdi Mouawad avec Isabelle Huppert dans la peau de Blanche.

Sans doute vous souvenez-vous également de La ménagerie de verre, qui mettait en scène la famille Wingfield, dont les contours affichaient d'étranges ressemblances avec la famille de l'auteur. C'est d'ailleurs grâce à cette pièce de jeunesse que Tennessee Williams a commencé à se faire un nom en 1945, deux ans avant la première représentation du Tramway. On n'oubliera pas non plus la vingtaine de pièces jouées à Broadway, dont Une chatte sur un toit brûlant (autre prix Pulitzer), Descente d'Orphée et La nuit de l'iguane, ainsi que le scénario de Baby Doll (réalisé par Elia Kazan).

Mais Tennessee Williams n'était pas seulement un dramaturge. C'était également un nouvelliste, un romancier, et un poète à ses heures. Grâce au travail des éditions Robert Laffont, on peut très facilement mettre la main sur ses recueils de nouvelles, à l'instar du Boxeur manchot et de Sucre d'orge. On n'oubliera pas non plus Le poulet tueur et la folle honteuse, sans doute le plus personnel de ces recueils, dans lequel l'homosexualité apparaît comme un thème essentiel. Quant aux romans, ils sont au nombre de deux – Le printemps romain de Mrs Stone, aux éditions La Découverte, ainsi que Une femme nommée Moïse. Les mieux renseignés d'entre vous sauront sans doute que ce dernier roman était introuvable depuis quelques années. Aussi, la parution d'un ouvrage de la collection Bouquins rassemblant une sélection de plusieurs textes phares de l'auteur (dont ce roman) et illustrant ces différentes facettes, constitue-elle un petit événement !