Quatrième de couverture
Quand j'ai demandé à Patrick Mahé, compagnon d'écriture depuis quinze ans et (déjà) douze livres albums, de troquer sa plume bardique pour les plumes d'un oiseau de mer, il a spontanément sorti le goéland (du breton gwelan) de sa besace de chasseur d'images écrites, pour se mettre au service du pêcheur d'images photographiques. Pas n'importe quel goéland, Non, le goéland marin, le plus grand, qui niche surtout Mor Bihan, notre « petite mer ». De la Laïta, rivière frontière du Finistère à La Vilaine, dont l'embouchure s'ouvre sur le pays nantais, j'ai survolé le trait de côte en trois jours d'hélicoptère - trois vols le matin, trois vols le soir. Lorient, Port-Louis, La Trinité-sur-Mer, Carnac, Auray, Vannes et son Golfe, Étel et sa Ria, mais aussi le carré d'îles au large : Groix, Belle-Isle-en-Mer, Houat, Hoëdic, jalonnent ce survol magique. Partout le bleu domine : tendre dans le ciel, profond dans les flots, turquoise autour des îles. Pas un hasard si notre Mor Bihan, ici à tire-d'aile, est surnommé Côte d'Azur, Et même riviera bretonne, Mais attention, sa Côte sauvage porte bien son nom et n'est pas avare de tempêtes, Foi gwelan.
« Comme Picasso qui fut le premier à peindre la peinture de préférence à ses modèles, Plisson au moment où l'on croit qu'il raconte un spi déchiré, une bouée couchée par le courant ou l'inépuisable histoire d'un sillage d'écume au près serre, ne fait que de parler de son art, tout en mensonges vrais. Merci, Monsieur Plisson, d'avoir écrit en images, sur la mer, le texte qu'aucun écrivain n'a su élever à la hauteur du modèle, démesuré, haletant, cristallin-morceau de ciel. »
Bertrand Poirot-Delpech de l'Académie Française
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