L'étude de l'éducation physique au XXe siècle est ici conçue comme la mise en relation des discours avec les mutations des systèmes englobants qui les conditionnent : l'école et le monde socio-économique. L'auteur entend en particulier montrer comment les discours tenus sur l'EP sont des analyseurs ou des réceptacles privilégiés des mutations du "travail" et des techniques industrielles. ©Electre 2024

Archéologie de l'éducation physique au XX^ème siècle en France

Le corps occulté

L'archéologie dans sa définition habituelle tente de reconstituer une civilisation ou des éléments de civilisation à partir de vestiges matériels découverts, généralement, au cours de fouilles. L'archéologie foucaldienne et spécifiquement l'archéologie des discours, utilise la même méthode pour ce qui concerne des textes et des écrits en général.

En 1969, Michel Foucault a tenté de formaliser cette méthode dans L'Archéologie du savoir. Il affirmait, là, que d'autres archéologies que celles réalisées précédemment par lui dans Histoire de la folie (1962) ou dans Les Mots et les choses (1966) étaient possibles. Il anticipait sans doute ainsi sur l'écriture de Surveiller et punir (1975). D'une certaine manière, cet ouvrage répond, post mortem, à son souhait en appliquant cette méthode à l'Education Physique et sportive de l'enseignement secondaire en France.

Il met en évidence, à la fois, la porosité du discours de cette discipline (aux deux sens du terme) scolaire à d'autres discours, notamment le monde du travail et de l'Ecole, finalement même son isomorphisme avec ces deux autres discours, mais aussi son système de micro-pouvoir (bio pouvoir ?) ainsi que sa constitution sur trois strates archéologiques majeures : le mécanisme, l'énergétique, l'information.

Cet ouvrage se situe donc comme outil d'analyse d'un micro-pouvoir et d'un discours, mais, également, de manière plus pragmatique, comme un outil de formation pour les écrits I de CAPEPS, d'agrégation interne et d'agrégation externe d'Education Physique et sportive.