Aborde successivement le perfectionnement de la technique individuelle, la préparation physique, la pénalité, le drop-goal. ©Electre 2024

En observateur avisé, et en professionnel consciencieux, il s'est rendu compte de l'importance capitale que représentaient certaines phases essentielles, telles que tentatives de pénalités et de drop-goals.

En effet, le rugby à XV, est en pleine évolution, à l'heure actuelle. Sa pratique exige de plus en plus d'efforts et de sacrifices de la part des athlètes qui s'y adonnent. En conséquence, la préparation physique et technique, s'est intensifiée. Et ce ne devrait pas être terminé...

Un rôle primordial

Malgré les progrès du jeu à la main, la revalorisation de l'essai, et l'incontestable accélération, la part du jeu au pied demeure primordiale, et souvent même essentielle.

Mieux que ça, son rôle parait avoir gagné en importance, avec l'apparition des nouvelles règles : limitation du coup de pied en touche direct : augmentation du rythme du jeu : actions plus nombreuses ; défenses plus agressives et mieux organisées : règlement compliqué, propice aux interventions plus ou moins intempestives, et régulièrement abondantes des directeurs de jeu...

De sorte que les risques de fautes et de sanctions ont connu une Inflation, parfois indigeste. Et que cet exécuteur des hautes oeuvres qu'est le canonnier occupe une fonction supérieure, dont l'intérêt n'est plus à démontrer.

Par sa réussite, le buteur peut galvaniser ses coéquipiers et décourager l'adversaire, si dominateur soit-il. S'il échoue, c'est l'effet inverse qui se produit. C'est pourquoi Georges Espuna estime qu'il convient d'en finir avec la routine et l'empirisme. Avec l'amateurisme et l'approximation.

Après s'être livré à une série de relevés statistiques, au fil des saisons et des compétitions, il a constaté que le rôle du buteur variait entre 51 et 63 % dans la confection d'un score. Et encore y avait-il un déchet considérable...

Aussi bien, a-t-il voulu venir en aide aux buteurs, grands ou petits, pour qu'ils mettent de moins en moins à côté de la plaque, et qu'ils consentent les investissements préalables indispensables. En d'autres fermes qu'ils s'acquittent de leur tache, fréquemment décisive et déterminante, comme des... professionnels.

Cet ouvrage assez révolutionnaire, dans une certaine mesure, s'adresse essentiellement, aux techniciens du rugby, aux entraîneurs, aux joueurs directement concernés (encore que les autres puissent éventuellement, en faire leur miel), aux membres du corps médical et para-médical.

L'étude de M. Espuna a pour but de proposer des bases de travail, concernant le perfectionnement de la technique individuelle, en liaison avec la préparation physique du buteur, lors des phases importantes, et même cruciales, que sont les tentatives de pénalités et de drop-goals.

L'auteur n'a rien laissé au basard ou à l'empirisme. Les éléments immuables de biomécanique, la physiologie articulaire et musculaire, les considérations physiques sur la structure ogivale du ballon de rugby, les réflexions sur le petit tas de sable qui devient à la mode, dans l'Hexagone, la façon de placer le ballon, et de prendre son élan, tout est analysé, pesé, épluché, avec l'oeil froid de l'entomologiste.

"On doit essayer de sortir des mauvaises habitudes et du bricolage, consistant à s'en remettre exclusivement au talent individuel, aux mantes, aux recettes et aux trucs, plus ou moins fiables" estime Georges Espuna qui précise : "un buteur doit être en mesure de dominer son sujet, d'échapper aux maximum aux tensions et aux pressions auxquelles il est soumis. La technique, la connaissance, le travail doivent lui permettre de dépasser ce genre de considérations. Et aussi, le sécuriser. En outre, me semble-t-il il faut qu'il soit capable, après une tentative ratée, de déterminer les raisons objectives pour lesquelles c'est passé à côté. Et bien sûr, d'y remédier la fois d'après !".

André Desplas