Caractérise le devenir de ces deux herbicides depuis leur épandage jusqu'à la nappe. L'évolution des teneurs en produits phytosanitaires dans les eaux du sol et de la nappe est déterminée par la combinaison des facteurs hydrodynamiques et des propriétés physico-chimiques des molécules. ©Electre 2025

Depuis une dizaine d'années, des analyses effectuées sur les eaux souterraines révèlent une pollution par les produits phytosanitaires. Une étude a été entreprise dans un système hydrologique karstique de la Craie (système des Trois Fontaines, Est du Loiret, France) afin de caractériser le devenir des produits phytosanitaires depuis leur épandage jusqu'à la nappe. Ce système hydrologique constitue une unité pour laquelle il est possible de déterminer les fonctions d'entrée et de sortie en produits phytosanitaires, la fonction d'entrée étant presque exclusivement représentée par les apports agricoles. L'isoproturon (herbicide du blé) et l'atrazine (herbicide du maïs) ainsi que leurs principaux métabolites ont été étudiés à différentes échelles d'observation (stations expérimentales, exutoire de drainage agricole, captage et exutoire principal du système hydrologique). L'évolution des teneurs en produits phytosanitaires dans les eaux du sol et de la nappe est déterminée par la combinaison des facteurs hydrodynamiques et des propriétés physico-chimiques des molécules. L'isoproturon n'est mobilisable que pendant une courte période (quelques semaines) et constitue un risque de pollution limité dans le temps. Ce risque existe toutefois puisque la norme de potabilité est dépassée pendant quelques jours. Les bilans de matière réalisés aux différentes échelles d'observation montrent que le sol limite considérablement le transit de l'isoproturon et qu'une très faible part des quantités appliquées transite jusqu'à l'exutoire du système. L'atrazine et la déthylatrazine, en revanche, apparaissent comme des molécules persistantes et mobilisables pendant une longue période (plusieurs mois). Chaque épisode d'infiltration empruntant des voies de circulation rapide peut alors conduire à l'apparition d'un pic de pollution à l'exutoire du système. Un signal persistant est également observé depuis le début de l'année 1995. Ce signal résulte d'une circulation, dans des vides de dimension moins importante, consécutive à la reprise de la recharge.