Être mineur fait partie des emplois les plus à risque pour la santé. Comment les mineurs de fond perçoivent-ils les risques inhérents à leur métier et comment réagissent-ils en situation de travail? À partir des résultats d’entrevues semi-dirigées avec des mineurs de l’Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Beaupré lève le voile sur cette question. ©Electre 2024

Plongés à des centaines de mètres sous terre, entourés de machinerie lourde, les travailleurs évoluent dans un environnement où la prévention en matière de sécurité et de santé au travail occupe une part centrale. Comment les mineurs de fond perçoivent-ils les risques inhérents à leur métier et comment réagissent-ils en situation de travail ? À partir des résultats d’entrevues semi-dirigées avec des mineurs de l’Abitibi-Témiscamingue, Sylvain Beaupré lève le voile sur cette question. Après avoir brossé le portrait de l’Abitibi-Témiscamingue et des activités minières dans la région, il s’attarde à décrire le fonctionnement d’une mine souterraine : les différents métiers, les rapports de production, les conditions de travail et les dangers inhérents au travail sous terre. Il plonge ensuite au cœur de son objet d’étude : la perception du risque chez les travailleurs. Parmi les facteurs influençant la conception du risque, on retrouve le sentiment de responsabilité des mineurs par rapport à leur sécurité encouragé par l’organisation du travail, mais aussi, paradoxalement, par la prime de rendement, qui peut amener les mineurs à prendre des raccourcis sur le plan de la sécurité. Il y a aussi, dans une moindre part, un certain sentiment d’inéluctabilité du destin devant lequel les travailleurs font preuve, selon le cas, de fatalisme, de réalisme, d’abnégation, de résignation, de courage ou de déni. Des risques, des mines et des hommes offre un regard privilégié sur la culture ouvrière partagée par les mineurs de fond abitibiens.