A l'occasion de l'achat du manuscrit par la ville de Nantes, la réunion de contributions sur le roman L'Etoile du Sud qui détaillent comment l'oeuvre a été écrite, qui retracent le contexte historique, ou encore qui en analysent les adapations notamment au cinéma. ©Electre 2024

Au pays des diamants

L'on sait que Les Cinq cents millions de la Bégum et L'Étoile du Sud ne sont pas de la plume du seul Jules Verne mais ont d'abord fait l'objet d'une version par Paschal Grousset, alias Philippe Daryl et André Laurie. L'achat récent par la Ville de Nantes du manuscrit originel de L'Étoile du Sud permet de disposer d'un inestimable matériau pour étudier à la source la contribution respective des deux auteurs et mesurer l'effet d'un voisinage particulièrement intéressant. D'un côté l'un des plus grands monuments littéraires du XIX^e siècle, qui occupe une place essentielle dans l'histoire des idées et dont l'influence reste vive. De l'autre un intellectuel engagé, opposant au régime de Napoléon III et membre actif de la Commune de Paris, en exil à Londres après avoir été proscrit, qui transmet dans ses romans son expérience du monde et sa conscience politique. Cette oeuvre à la double paternité interroge la définition même de l'auteur, et de ses relations avec son environnement éditorial.

Avant la publication d'une édition critique qui permettra de rapprocher les deux versions, et dans le dessein d'étudier comment le roman L'Etoile du Sud élargit et renouvelle le prisme vernien, plusieurs lectures et les premières analyses sont proposées par des spécialistes de Jules Verne et de Paschal Grousset. Les questions scientifiques qui traversent le roman, la gemmologie et la dimension naturaliste en particulier, sont en outre abordées. Et que ce roman soit devenu un scénario de film sous la plume de Giono constitue un autre de ses centres d'intérêt. Enfin, Philippe Daryl, personnage de fiction sous la plume de Raphaël Granier de Cassagnac, ajoute un nouveau chapitre à ses souvenirs imaginaires.

Un entretien avec Mathieu Vidard, de nombreux « échos verniens » , des chroniques originales et un portfolio photographique inédit bien dans l'esprit vernien, complètent ce numéro de Planète Jules Verne.