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Génocide et propagande : instrumentalisation politique des massacres

Auteur : Edward S. Herman

Auteur : David Peterson

Traducteur : Dominique Arias

Préfacier : Noam Chomsky

Un coup de coeur de Mollat

Génocide et propagande dénonce les actes militaires et la façon dont ils sont traités par les médias.
Dans sa préface, N. Chomsky pose un constat de départ qui est la complexité du terme « génocide », dans quel cas peut-on parler d'un génocide ? Depuis la seconde Guerre Mondiale, ce terme évoque l'Holocauste et se définit comme l'extermination volontaire de toute une ethnie. Depuis, le mot « génocide » a tendance à être employé à tort et à travers, parfois abusivement ou pire encore, comme concept de propagande.

E.S. Herman et D. Peterson citent des exemples de conflits où sont principalement intervenus les Etats-Unis, mais nous comprenons au fil des pages qu'une part de responsabilité revient également à l'Union Européenne ou l'ONU. A travers deux tableaux qui serviront de base pour toute la lecture, les auteurs démontrent comment la presse réussit à manipuler l'opinion publique grâce au choix de l'emploi d'expressions comme « génocide », « crimes de guerre », « crimes contre l'humanité ». Cette manipulation de la pensée, à travers un jeu de dramatisation ou de minimisation des faits, permettant ensuite aux autorités d'arriver à leurs fins, c'est-à-dire d'intervenir dans les conflits internationaux pour asseoir leur pouvoir. Il est flagrant de constater que le mot « génocide » est systématiquement associé aux actes des ennemis des États-Unis. Par exemple, lors du massacre du peuple kurde par la Turquie et l'Irak entre autres, « génocide » sera employé dans la presse américaine dix fois plus pour l'Irak (ennemi des États-Unis) que pour la Turquie (alliée). Et ce mot n'apparaît quasiment jamais lorsqu'il est question du million de victimes tuées en Irak par les Américains en 2003.

La façon de relater les faits tient un rôle décisif dans cette « instrumentalisation politique des massacres ». Les événements sont tournés de façon très manichéenne : nous ne faisons que nous défendre face à des ennemis qui eux font preuve de terrorisme. C'est ainsi que l'opinion publique se persuade du bien fondé de nos interventions militaires même le sang de millions de morts, civils ou non, doit couler.

Ce livre se fait l'écho des enquêtes menées pour dénoncer cette grave manipulation. Malheureusement, rares sont celles qui ont abouti face à la « culture d'impunité » dont bénéficient les grands grâce à leur écrasante supériorité économique et politique.
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Résumé

Depuis la fin de la guerre froide, les termes « massacre », « bain de sang » et « génocide » ont massivement fait irruption dans le vocabulaire des relations internationales. Ils sont devenus essentiels à la justification des interventions militaires occidentales, que ce soit au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine, en Irak ou en Libye. En politique, rappellent Edward S. Herman et David Peterson, les mots ne sont pas innocents. Le sens qu'on leur donne est fonction des buts que l'on poursuit et des intérêts que l'on défend. En étudiant de manière rigoureuse l'usage de ces trois termes dans les discours officiels et les médias, les auteurs démontrent qu'ils sont principalement utilisés pour qualifier les agissements de pays qui, d'une manière ou d'une autre, sont en conflit d'intérêts avec les États-Unis. Très rare est leur usage pour parler des exactions commises par ces derniers et leurs alliés. Que faut-il en conclure ? Qu'en plus de leur précision chirurgicale, les missiles américains ont la faculté de juger du bien pour ne s'attaquer qu'à l'infâme, au vil, au néfaste ? Ou alors, que la « responsabilité de protéger », évoquée pour justifier les interventions militaires à vocation « humanitaire » de l'Occident, n'est que le nouvel emblème d'un impérialisme plus vigoureux que jamais ? ©Electre 2024

Depuis la fin de la guerre froide, les termes « massacre », « bain de sang » et « génocide » ont massivement fait irruption dans le vocabulaire des relations internationales. Ils sont devenus essentiels à la justification des interventions militaires occidentales, que ce soit au Kosovo, en Bosnie-Herzégovine, en Irak ou en Libye. En politique, rappellent Edward S. Herman et David Peterson, les mots ne sont pas innocents. Le sens qu'on leur donne est fonction des buts que l'on poursuit et des intérêts que l'on défend. En étudiant de manière rigoureuse l'usage de ces trois termes dans les discours officiels et les médias, les auteurs démontrent qu'ils sont principalement utilisés pour qualifier les agissements de pays qui, d'une manière ou d'une autre, sont en conflit d'intérêts avec les États-Unis. Très rare est leur usage pour parler des exactions commises par ces derniers et leurs alliés. Que faut-il en conclure ? Qu'en plus de leur précision chirurgicale, les missiles américains ont la faculté de juger du bien pour ne s'attaquer qu'à l'infâme, au vil, au néfaste ? Ou alors, que la « responsabilité de protéger », évoquée pour justifier les interventions militaires à vocation « humanitaire » de l'Occident, n'est que le nouvel emblème d'un impérialisme plus vigoureux que jamais ? Edward S. Herman est professeur émérite de finance à la Wharton School (University of Pennsylvania). Économiste et analyste des médias de renommée internationale, proche collaborateur de Noam Chomsky, il est ­l'auteur de nombreux ouvrages. David Peterson est un journaliste d'enquête indépendant installé à Chicago. Il a écrit de nombreux articles en collaboration avec Edward S. Herman.

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Fiche Technique

Paru le : 05/01/2013

Thématique : Sociologie pénale

Auteur(s) : Auteur : Edward S. Herman Auteur : David Peterson Traducteur : Dominique Arias Préfacier : Noam Chomsky

Éditeur(s) : LUX

Collection(s) : Futur proche

Série(s) : Non précisé.

ISBN : 978-2-89596-130-7

EAN13 : 9782895961307

Reliure : Broché

Pages : 184

Hauteur: 21.6 cm / Largeur 14.0 cm


Poids: 0 g