Ce numéro de la revue comprend quatre articles et couvre des domaines très variés comme les transferts de fonds, la crise économique et ses prémisses, l'organisation territoriale et l'évolution des prix de l'immobilier au niveau international.

Le premier article concerne la question des transferts de fonds en s'appuyant sur l'exemple du Cameroun. Il s'agit pour l'auteur d'analyser les liens entre les transferts de fonds et la croissance économique dans le pays en question. Pour cela sur les approches économétriques récentes comme celle de Johansen ou encore celle initiée par le modèle à distribution de retards autorégressifs sont mobilisés. Les résultats indiquent qu'il y a une relation de long terme entre les transferts de fonds et la croissance économique. Par ailleurs, les transferts de fonds impactent positivement la croissance économique, notamment à court terme.

L'article sur les leçons que l'Afrique sub-saharienne peut tirer de la grave crise, toujours en cours en Grèce, montre dans un premier temps comment celle-ci n'est pas le fait du hasard. En choisissant de défier toutes les lois usuelles de l'économie, les Grecs ont très largement préparé ce qui leurs arrive aujourd'hui. De la similitude de comportements avec les agents économiques africains, les pays de l'Afrique sub-saharienne peuvent tirent trois enseignements. Le premier est que l'imposture économique a toujours un prix et peu importe que ce ne soient pas les imposteurs qui le paient. La deuxième leçon est que dans une union monétaire, à l'instar de la zone franc, la solidarité n'est pas une option. Enfin, la troisième leçon est que les réformes sont d'autant plus douloureuses qu'elles sont retardées, puis finalement imposées de l'extérieur.

La dynamique territoriale et son impact sur le développement d'une région fait l'objet du troisième article. Pour explorer cette question, les auteurs s'appuient sur la région Centre au Cameroun. En se basant sur les statistiques des recensements de la population en 1976, 1987 et 2005, les auteurs montrent que la hiérarchisation et le système urbains de la région Centre sont incapables de diffuser le développement du centre vers les périphéries, le système étant spatialement non-intégré. Ils conseillent pour une dynamique contrôlée des villes, l'élaboration d'une politique de développement permettant l'émergence des villes secondaires.

Le dernier article compare les prix de l'immobilier résidentiel en Afrique et ailleurs dans le monde. Du fait des lacunes statistiques, cette comparaison se limite pour le continent à l'Afrique du Sud, seul pays à avoir une base de données non seulement riche mais aussi sur une assez longue période. La surprise de cette recherche est, que l'on s'intéresse à la dernière décennie, ou que l'on étende l'étude sur une période de quatre décennies, l'Afrique du Sud est le pays où les prix du logement ont le plus augmenté, devant les États-Unis, le Royaume, l'Australie, la France, la Corée du Sud... Par la suite, les auteurs recourent à un modèle empirique pour examiner la question de savoir si les déterminants des prix des logements sont différents dans les cinq continents. A partir d'un modèle reposant sur le revenu disponible des ménages, les taux d'intérêt à long terme et la situation de l'emploi, les résultats sont assez proches d'un pays à l'autre.