Née en 1928 en France, Yvonne Botto part vivre avec un soldat azéri en 1945, en Azerbaïdjan, alors partie intégrante de l'URSS. Déçue par le régime en place, elle ne parvient pas à quitter le territoire. Après la chute de l'Union soviétique, elle ne regagne son pays d'origine qu'en 2011 à cause des lenteurs de l'administration française. ©Electre 2024

Yvonne Botto est une Française née en 1928 et qui depuis 1945 vit en Azerbaïdjan. Tout de suite après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, à l'âge de dix-sept ans, elle se marie avec un soldat azéri, et quitte la France pour partir avec lui en URSS - « le plus beau pays du monde » - comme disait son père. Une fois sur place, croyant être venue vivre au paradis, elle perd très vite ses illusions. Prise de regrets, cette victime de la propagande soviétique, tente de regagner son pays. En vain. Le régime dictatorial de Staline l'empêche de quitter l'URSS. Dans cette « banlieue » de la Terre oubliée de Dieu, comme un papillon pris dans un filet, elle passe plus d'un demi-siècle dans un profond état de langueur et de nostalgie, en ayant toujours l'espoir chevillé au corps, l'espoir de revoir la France. Après la chute de l'URSS, pensant être enfin libérée, elle essaye à nouveau de retourner en France. Mais, cette fois-ci, c'est la lourdeur et la rigidité de l'administration française qui l'en empêche...

...De retour dans son pays d'origine en 2011, elle est reçue en France comme une vedette et son voyage est très largement médiatisé dans la presse locale et nationale.

« .. Après 65 ans d'exil en Azerbaïdjan, où elle avait suivi un soldat soviétique après la Seconde Guerre mondiale, Ivona Chirmamedova, née Yvonne Botto, a retrouvé, avec émotion, les lieux de son enfance et la tombe de ses parents à Passy, en Haute-Savoie. »
Le Télégramme. 12 octobre 2011.

« ... La vie d'Yvonne Botto est à la fois simple et extraodinaire. Simple parce que ce petit bout de femme a vécu modestement dans un petit village au fin fond de l'Azerbaïdjan. Extraordinaire parce qu'elle n'a jamais renoncé à revenir dans son pays d'origine. C'était le but de sa vie. »
Le Dauphine Libéré. 12 octobre 2011.

« ... Vous êtes l'exemple de ce que dois faire la France par rapport à ces ressortissants, qui pour des raisons personnelles, professionnelles, peuvent à un moment être abandonnés ou avoir ce sentiment de l'être et d'appeler à l'aide. Merci Madame Botto de nous donner ici cette confiance dans la République française et cette marque d'amitié entre nos deux pays... Vous êtes l'exemple même de l'amitié entre la France et l'Azerbaïdjan. »
François Hollande.
Président de la République française.
11 mai 2014.