Un choix de photographies, prises de 1975 à 2017 par le collectif Interfoto, illustrant quatre décennies de luttes et d'engagements militants en Suisse romande autour de causes sociales, environnementales et internationales. ©Electre 2024

Nos rêves sont plus longs que vos nuits rassemble un choix chronologique de photos prises de 1975 à 2017, soit quelque quarante-deux ans d'activité photographique constante et engagée de l'agence Interfoto. Le volume est introduit par une préface d'Olivier Peter, avocat, « Les raisons de prendre la rue, les raisons de la défendre » ; Christelle Michel, historienne de l'art, nous offre en postface une réflexion sur les publications d'Interfoto, « Les livres. Histoire d'une pratique collective ».

« Raison d'être de l'agence à ses débuts et sujets omniprésents dans les archives du groupe, les luttes sont au coeur de ce dixième ouvrage du collectif Interfoto. Cette plongée dans la Suisse romande militante des quarante dernières années est l'occasion de constater à quel point la rue n'est, aujourd'hui et par comparaison, plus aussi souvent qu'avant le lieu des luttes. Celles-ci se déroulent peut-être davantage sur les réseaux sociaux, deviennent virales et se propagent aux quatre coins du monde en quelques secondes. Les images sont désormais en couleur, avec ou sans filtre, "likées", partagées, commentées en direct, prises avec portables et tablettes, publiées dans un flux ininterrompu. Si nous avons connu une accélération technique sans précédent ces trente dernières années - moteur d'un progrès aux résultats parfois mitigés - les images d'Interfoto montrent que les luttes restent les mêmes : les déséquilibres Nord-Sud, l'égalité entre les hommes et les femmes, les inégalités sociales, l'immigration, la cause environnementale... Ce retour sur la si riche et précieuse documentation photographique de l'agence Interfoto est l'occasion d'en prendre conscience. Et de donner, à ce titre, toute sa valeur d'archive à ce travail militant que les photographes d'Interfoto mènent en toute indépendance depuis plus de quarante ans. »
(Christelle Michel)